Accueil › Le Forum de Rose-Marie › Je partage ou cherche une solution complète au jeu › LES DUPONDT N'ONT PAS DIT LEUR DERNIER MOT
- Ce sujet contient 22 réponses, 3 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par DUPONDT, le il y a 7 années et 1 mois.
-
AuteurMessages
-
-
15 septembre 2017 à 16 h 22 min #2077DUPONDTParticipant
Le Castafiore, 20/07/1914
Exposé 1
Je vous ai réunis tous les sept dans ce salon que vous connaissez bien à présent, pour vous présenter le dénouement tant attendu de cette fâcheuse affaire. Je vous remercie tous d’avoir pu vous libérer pour répondre à mon appel. Comme mon exposé risque d’être malheureusement long, installez vous confortablement dans ce canapé, ces fauteuils et ces chaises. Quant à moi je resterai debout pour assurer à mon cerveau une irrigation optimum. Comme vous le savez, la position assise a tendance en effet à contrarier la circulation sanguine vers les neurones.
Préalablement, permettez-moi de vous appeler par vos prénoms pour raison de commodité, avec tout le respect que je vous dois : RM, Louise, Aurélien, Cesare, Ernest, et Heinrich.
Pour vous Inspecteur, j’utiliserai votre nom Colin. Vous avez fait appel à moi pour vous aider à démêler les nœuds de ce mystère. Vous avez bien fait, car là encore DUPONDT réussit à découvrir la vérité.
Je vous prie de ne pas m’interrompre durant tout mon exposé, car je dois garder le fil de ma réflexion. Je sais que cela va être difficile pour RM, mais courage madame, un petit effort.
Je dois avouer qu’il s’agit là de la plus ténébreuse affaire qu’il m’ait été donné de résoudre. Pour votre information, j’ai commencé à travailler avec mon cher frère jumeau, DUPOND, mais il a finalement dû s’absenter pour raison familiale. Bref par courtoisie j’ai continué à l’associer à l’enquête en signant DUPONDT. J’ai d’autant plus de mérite que j’y ait travaillé tout à fait bénévolement. Au cas où, mon chapeau melon est sur la table. Si vous le souhaitez, vous pourrez y glisser quelques francs pour les bonnes oeuvres de l’association des détectives amateurs éclairés (A.D.A.E.).
Venons-en à l’objet de cette réunion. Il a fallu commencer par trier au milieu des nombreuses pistes qui s’offraient à nous : affaire d’espionnage, de contre espionnage, ou simple crime passionnel, ou encore accident.
Très vite il est apparu qu’il fallait en rester aux faits, et simplement aux faits, comme dirai mon ami Hercule Poirot.
La dimension psychologique, ne pas l’oublier, c’est souvent la clef : étude des caractères, sentiments, passions …
Rendons à César ce qui est à César, non pas à vous, Cesare. J’ai été aidé par mes trois confrères Cédric, Coralie et Julien qui m’ont apporté la preuve de la relation entre Louise et Heinrich. Merci à SAM13 et Albatur pour leurs échanges qui m’ont motivé à continuer.
Tout d’abord : le contexte général
Nous voici peut-être à la veille de la 1ere guerre mondiale. Raymond Poincaré pourrait être, pour une part non négligeable, responsable du déclenchement de cette éventuelle guerre. Certains lui donnent déjà le surnom de « Poincaré la Guerre ». Quelques voix s’élèvent pour la refuser, dont vous RM, et votre « aigle dévoué », comme il le signe sur sa petite carte, j’ai nommé la victime, Charles. A ce propos, et pendant que j’y pense, le rossignol, l’aigle, les cages dorées dans les étagères, votre bijou, le mille feux en forme d’oiseau aux ailes déployés, autant d’éléments qui nous mènent tout droit dans l’aérien et votre galaxie.
RM, je me suis interrogé sur vos relations avec le Président. Vous êtes indéniablement une femme admirable, une sommité dans le monde de l’art lyrique, mais votre aura dépasse largement ce cadre. Votre avis compte dans les milieux politiques. Vous êtes une femme de caractère et vous n’auriez aucun scrupule à lui « rentrer dedans » si d’aventure il se présentait devant vous. Comment est-ce possible? Le tenez-vous par quelque secret d’alcôve? Restons en là sur ce point qui ne nous regarde pas.
J’ai lu quelque part que l’on vous surnommait « l’aventurière ». C’est le même qualificatif qui a été employé pour une autre grande personnalité contemporaine : Mata Hari, espionne notoire au service du gouvernement français, mais aussi soupçonnée de collaboration avec l’Allemagne. De part votre travail, votre célébrité, et des nombreux voyages à travers le monde, vous pouviez vous aussi travailler pour le service français des Renseignements. Mais je pense au final que vous préférez servir la cause de la paix, de façon pacifique, avec votre simple voix. Je m’incline. Donc loin de moi l’idée que vous pourriez être une espionne, image dégradante, vous méritez beaucoup mieux que cela.
Passons à votre relation avec la victime. Grâce à vos charmes et talents, je pense que vous avez su convaincre ce malheureux Charles, élément intéressant de par sa position de diplomate renommé. Il peut facilement vous donner les renseignements sur ce qui se trame dans les coulisses du pouvoir. Ces renseignements vous font dire « ils sont fous là-haut, ces va-t-en guerre »! » Charles était comme vous un serviteur inconditionnel de la paix. Vous l’avez peut-être convaincu à en être, vous êtes si persuasive! Mais peu importe ce point.
Et puis, après toutes ces années de célibat, sur lesquelles nous reviendrons plus tard, on peut ouvrir son cœur si le jeu en vaut la chandelle. Sait-t on jamais? Le cœur a ses raisons que la raison ignore. Même votre dévouée Louise, que vous chérissez comme une sœur, vous incite à vous dévoiler un peu plus à Charles, à laisser tomber le masque.
Bien sûr, Charles était un séducteur né, un tombeur de jupons, il fréquentait depuis plusieurs mois le Castafiore qui était devenu son lieu privilégié de conquêtes d’artistes féminines. Il collectionnait les femmes, je pense que vous le saviez. Il avait même imaginé avec vous, Ernest, un stratagème pour épater et séduire les femmes : le message urgent du Président Raymond Poincaré. Cela pose son homme, et cela marche à tous les coups.
RM, vous aviez écrit à Charles de passer au Castafiore le 14. Le dernier soir de la tournée triomphale, cela ne se rate pas. Il a accepté, mais, élément important, vous l’attendiez plutôt le soir, après le concert comme d’habitude, et pas à 9 heures le matin du 14.
Pour cause : il devait partir pour Berlin le matin même apporter des documents secrets. Il est maintenant établi que le contenu présentait une chance inespérée de stopper cette escalade de violence. Le 13 juillet il réussit à convaincre le Président Poincaré d’accepter une tentative de paix in-extrémis : réfléchir à un nouveau tracé pour l’Orient Express. Ce train prestigieux passerait par l’Italie au lieu de l’Allemagne et de l’empire Austro-Hongrois. De ce fait, il comblerait le gouvernement italien qui y verrait une façon de mettre en valeur son patrimoine naturel, et de redevenir un partenaire de poids sur la scène politique internationale. L’Italie se rapprocherait de la triple entente et sortirait de la triplice. Avec un allié de moins, il devient possible que l’Allemagne renonce à entrer en guerre. Cesare, vous avez un frère de nationalité italienne, homme politique et défenseur des arts et culture, et qui est devenu pour le moins « encombrant ». Il apparaît qu’il se trouve impliqué dans un scandale à plusieurs niveaux depuis les révélations du 13 courant, article rédigé avec talent par le fils de Ernest, Lucien. Il est probable que nous aurons dans les jours qui suivent de nouvelles révélations croustillantes. On peut s’attendre à un bruit énorme autour de ce train mythique, l’Orient Express va venir au devant de la scène médiatique, et le choix de son tracé va alimenter les conversations. C’est l’occasion rêvée de proposer ce plan.
Cesare, je pense que de votre côté, ayant intégré parfaitement notre pays, parlant un français irréprochable, avec un réseau de relations bien placées, des plus complet, enrichi tout au long de ces années passées avec RM, vous n’avez rien à craindre de la mauvaise réputation de votre frère pour vous engager dans les sphères de la politique. A ce sujet, il est probable que vous n’assuriez plus dorénavant le rôle d’impresario auprès de RM. D’autant plus si elle refuse vos avances. Est-ce que je me trompe? Vous aviez besoin d’elle pour vous lancer dans votre nouvelle passion, la politique, elle avait besoin de vous pour devenir l’immense star que nous connaissons aujourd’hui.
Mais revenons au théâtre. Cela fait un an que Charles vous courtise sans résultat. Près de vous sur la scène ce 14, à l’abri des oreilles indiscrètes, il décide de mettre le paquet pour vous séduire, sort le grand jeu, le tout pour le tout, le temps est compté, il doit partir à Berlin séance tenante. Il vous enthousiasme avec ce projet de paix, son joker. Vous commencez à tomber sous son charme. Vous lui laissez espérer en retour de ces précieuses informations une récompense : celle de vous courtiser et passer au moins un après-midi à la campagne en votre gracieuse compagnie, une fois le concert parisien terminé. C’est un homme jovial et plein d’espoir qui quitte la scène pour accompagner Ernest dans son atelier.
Vous lui avez fait aussi une promesse : vous continuerez quoi qu’il (lui) arrive à mettre votre voix au service de la paix. Avait il l’intuition d’un danger imminent le concernant ?
A ce moment de l’intrigue, nous arrivons sur une piste possible : Raymond Poincaré revenant sur sa décision de la veille le 13, redevenu favorable à la guerre, commanditerait le meurtre de Charles au Castafiore pour l’empêcher de présenter en haut lieu à Berlin un projet de paix possible le 14. Son chauffeur …
Mais une idée fulgurante me traverse l’esprit, si Ernest nous servait un peu de ce fameux cognac Baron Otard, pour nous rafraîchir quelque peu, avec modération bien sûr. Merci Ernest.
Toc toc toc.
Mes amis, je vous présente M Jasmin, fleuriste, à qui j’ai demandé de nous rejoindre. C’est lui qui a livré ce diabolique bouquet de 36 roses rouges
- Ce sujet a été modifié le il y a 7 années et 2 mois par DUPONDT.
-
15 septembre 2017 à 19 h 10 min #2083sam13Participant
On a perdu DUPONDT ?!? Tout va bien ?
Visiblement le verre de Baron Otard que lui a servi Ernest était empoisonné… 😉
-
17 septembre 2017 à 12 h 28 min #2085DUPONDTParticipant
Exposé 2
Permettez moi de m’absenter un instant pour un besoin naturel. DUPONDT n’est pas seulement une machine à résoudre les mystères, que diable ! …
Merci d’être venu M Jasmin. Vous êtes un peu en avance à mon rendez-vous. Peu importe. Derechef, je vous pose une question précise dont la réponse aura une importance fondamentale pour la suite de cette enquête.
Sachez que ce n’est pour moi qu’une simple confirmation de ce que je sais déjà. Mais les personnes de cette pièce ont besoin de l’entendre de votre bouche.
Qui vous a appelé du Castafiore le matin du 14, et qu’elle était le contenu de la l’appel ?
« Je m’en souviens très bien, c’était comme d’habitude un appel d’Ernest, vers 7h15. C’était tôt, mais le jour du 14 juillet nous avons beaucoup de bouquets à faire pour les commémorations et nous étions déjà ouvert.
J’ai bien reconnu sa voix. Il appelle la boutique car il y a régulièrement des fleurs à livrer pour des commandes d’admirateurs d’artistes. Cette fois 36 roses, 18 roses jaunes et 18 de couleurs roses, je m’en souviens très bien car ce n’est pas habituel. Je préparais la commande lorsqu’une personne que je ne connaissais pas s’est présentée au magasin. Elle m’a dit venir de la part d’Ernest qui avait changé d’avis et qu’il fallait préparer et livrer 36 roses rouges. Comme il payait, j’ai accepté, et un commis a porté le bouquet, à pied, puisque la boutique est juste à l’angle de la rue. Avec Ernest il semble qu’il y ait eu un petit différent, car il a soutenu que nous nous étions trompé dans la commande. Mais il était trop tard pour changer, nous avions beaucoup de travail, et la commande était payée. »
Merci pour votre collaboration, M Jasmin, mais voyez-vous je préfère que vous nous disiez la vérité. Un faux témoignage sur cette affaire pourrait vous attirer beaucoup d’ennui!
« Je suis désolé, mais je ne voulais pas attirer d’ennuis à Ernest. Il a déjà une réputation peu flatteuse dans le quartier. Je fais parti de ses quelques fréquentations, nous sommes devenus un peu amis. Il m’a bien commandé au téléphone 36 roses rouges; il paraissait mal réveillé, peu être déjà dans le flou. C’est un concierge de l’Elysée qui est venu payer la note vers 7h30. C’était avant de partir le livrer. La suite correspond à ma 1<sup>ère</sup> déposition. Excuse moi Ernest ».
Merci M Jasmin, j’en ai terminé avec vous. Ernest vous pouvez raccompagner votre ami et ne vous perdez pas en chemin, nous vous attendons pour poursuivre!
Avant de prendre en compte ce témoignage dans le déroulé chronologique précis de cette journée qui aboutira immanquablement à la solution que vous attendez tous, je préfère en terminer avec l’étude de la piste espionnage et meurtre prémédité. Mais par qui ?
Par le Président Poincaré lui-même qui aurait donné des ordres dans ce sens ? Ce serait trop risqué, il y a tellement de témoins de cette affaire. Il l’aurait fait exécuté dans un endroit beaucoup plus discret. Cette hypothèse ne tient pas la route une seconde.
A part le Président, qui d’autre pouvait avoir intérêt à tuer Charles pour l’empêcher d’accomplir sa mission? Bien sûr il n’a pas été très discret à ce sujet et tout le petit monde du Castafiore devait être au courant de son départ pour Berlin. Il était si enthousiaste qu’il l’a presque crié sur les toits.
Vous étiez le principal suspect Heinrich, de part vos origines et métier, journaliste allemand, mais justement trop suspect à mon avis ! Joueur certainement, séducteur, intelligent, voire brillant, manipulateur oui, mais ni espion, ni meurtrier. Pour vous, je vous ai pressenti dans un autre rôle, beaucoup plus élégant mais certes moins recommandable, dont nous reparlerons plus tard.
De même toutes les autres personnes assises dans cette pièce ne présentent pas les caractéristiques propres à un meurtrier, déterminé, susceptible d’accomplir froidement un assassinat, et il est difficile de trouver un motif valable. Cesare, votre personnalité proche de celle du serpent, selon certains dires, pouvait me faire hésiter. Mais au moment du décès, vous avez un alibi. Vous êtes en effet sur la scène en conversation avec RM. Elle le confirmera sans problème dans sa déposition. Aurélien, vous êtes violent, vous avez un casier judiciaire déjà bien rempli, et sans l’aide de RM qui a réussi à plusieurs reprises à étouffer vos dérapages, vous seriez probablement sous les verrous. Violent certes, mais pas meurtrier. Ernest, en dehors d’un goût immodéré de la boisson qui vous joue parfois des tours, vous travaillez ici depuis l’âge de 12 ans, et à part quelques broutilles liées à votre alcoolisme, vous êtes irréprochable. Vous n’avez aucun motif pour justifier le meurtre de Charles, devenu en quelque sorte votre ami, fournisseur de bonnes bouteilles, et complice dans le stratagème du « piège à dames ». J’exclue bien sûr RM qui se trouvait sur la scène au moment de l’incident qui allait coûter la vie à Charles, et Louise, brillante, naïve, très charmante, mais bien trop fragile pour tenir ce rôle de tueuse. Cela ne cadre pas avec votre personnalité.
Reste l’hypothèse d’une personne extérieure au Castafiore qui aurait pu commettre cet assassinat.
A ce sujet, malgré toutes mes tentatives, je n’ai pas réussi à obtenir la déposition du chauffeur personnel du Président, ce qui aurait pu confirmer ma thèse. J’ai donc imaginé le déroulement de ses faits et gestes :
8h50 : La voiture arrive au Castafiore. Pour raison de discrétion, Charles demande au chauffeur de se garer une rue plus loin, les journalistes sont tellement à l’affût d’évènements sensationnels et de possibles scandales. Remarque : c’est bien dommage, car en se garant le long de la rue qui donne sur les coulisses, nous aurions un témoin visuel de choix pour valider les entrées-sorties de personnes venant de l’extérieur, dont bien sûr le fleuriste et le postier.
Avant de partir à pied sur le trottoir rejoindre RM, Charles dit au chauffeur de bien veiller à la valise diplomatique. Point essentiel pour la suite de mon propos : il l’a laisse bien entendu dans la voiture pour ne pas s’en encombrer au théâtre. Et puis, ce serait dommage de l’oublier ou de se la faire voler, on ne sait jamais! Charles devait être de retour d’ici 30 minutes environ.
Ma conclusion, Colin. Je pense que vous avez remué ciel et terre pour chercher une valise qui était restée finalement dans la voiture! Vos nombreuses notes prises à ce sujet dans votre dossier prouve que vous aviez vous aussi un gros doute. Ce qui corrobore cette version, c’est que seule Louise a vu cette valise, témoignage validé sur le bout des lèvres par RM, mais qui finalement ne sait plus trop, se rétracte presque. Un faux témoignage dans une affaire de cette importance pourrait se retourner contre elle et mettre un terme à sa carrière.
Poursuivons avec l’emploi du temps du chauffeur : les minutes passent et Charles n’est toujours pas de retour. Combien de temps aura duré son attente dans la voiture, peut importe, peut-être une vingtaine de minutes, il finit par s’inquiéter, se rend au Castorette où les policiers lui expliquent le décès de Charles. Il décide alors de retourner immédiatement à l’Elysée, avec la valise diplomatique dans le véhicule qu’il remet à R Poincaré. Le président, comprends qu’il vient de perdre inopinément son principal ambassadeur pour la paix. Lui qui était déjà très réticent pour cette initiative de paix, change d’avis, il faut oublier cette affaire, dire à son chauffeur personnel de se taire, top secret défense, et ordonne donc le silence total sur l’existence et le contenu de cette valise. Colin, vous avez l’ordre de classer cette affaire rapidement, n’est ce pas?
Je réfute l’existence de cet étranger venant de l’extérieur, passant par l’entrée des coulisses, évitant de se faire voir, notamment par Ernest qui va et vient dans ce théâtre, cet étranger se cachant peut-être dans les bureaux à l’étage, bénéficiant de la présence nécessaire d’un complice de l’intérieur, parmi la troupe. J’ai pu penser à Ernest comme complice, mais compte tenu de sa personnalité déjà décrite, je le vois très mal dans ce rôle.
Il fallait aussi une clef pour entrer depuis l’extérieur, il fallait pouvoir sortir du théâtre incognito. Bref, beaucoup de difficultés à résoudre qui nous entraînaient vers des pistes de plus en plus hasardeuses. D’autant plus, bien évidemment, que la solution est tellement plus simple lorsqu’on a déjà tous les acteurs de cette histoire réunis ici, dans cette salle, en ce moment.
Je précise que de son côté, RM est restée sur la scène pendant tout l’intervalle horaire qui nous intéresse, et qu’elle pouvait voir la porte qui donne sur l’extérieur, côté salle de spectacle. Elle n’a pas signalé avoir vu une personne s’introduire de ce côté. Je n’ai aucune raison pour mettre en doute sa parole.
Ernest, peux-tu nous resservir de ce cognac? Mes amis, je crains que l’exposé de la solution soit plus long que prévu initialement. Tout est dans ma tête, là, mais il faut pouvoir vous restituer le déroulement précis, remettre dans le bon ordre et en perspective chacun des éléments fournis dans ce dossier. C’est pourquoi, je vous laisse vous détendre, prenez une pause. Je précise que Colin a laissé un agent devant chaque entrée de ce théâtre, et oui, c’est une de ses habitudes, laisser des agents de ci, de là…
Retrouvons-nous donc ici à…précise.
-
19 septembre 2017 à 23 h 42 min #2086DUPONDTParticipant
————————————————————————
Exposé 3
(J’ai écrit en caractères gras ce qui n’est pas dans le dossier de Colin, et imaginé pour remplir les « blancs » dont parle Pascal).
Mes amis, nous allons pouvoir poursuivre cette petite réunion après cette interruption. J’espère que vous avez pris quelques forces car je vais évoquer à ce stade de l’enquête l’aspect chronologique des évènements, ce qui est hélas rébarbatif, mais nécessaire.
J’évoquerai quelques dates pour la période précédant le 14 juillet 1914. Ensuite, pour cette fameuse journée, je serai obligé d’en détailler le déroulement minute par minute. Je ferai parfois référence à des éléments du dossier établi par Colin.
Avant 1911 : RM côtoie Aurélien depuis l’enfance.
1911 – Décès d’Albert Blanche, mari de RM. Meilleur ami de Cesare. C’est lui qui a acheté le mille feux à RM. Il fréquente la famille d’Aurélien de Chanteloup, c’est-à-dire le pianiste virtuose ici présent.
J’ai réussi à me procurer quelques éléments du dossier grâce à des relations personnelles. Je n’en dirai pas plus à ce sujet.
La famille Blanche habite le célèbre château de Chamarande, situé à 40 kilomètres de Paris dans l’Essonne. Ils emploient une domestique de 18 ans, Louise, qui habite elle aussi Chamarande. Aurélien a déjà une forte attirance pour Louise. Il vient souvent dans ce château avec ses parents.
Albert est retrouvé mort, gisant au milieu de son sang, après être tombé et empalé sur un grand couteau de cuisine. Accident ou meurtre? L’affaire est vite enterrée. Pourquoi? Probablement pour ne pas porter préjudice à RM qui a déjà des appuis hauts placés.
Car Albert est aussi un coureur de jupon qui aime la chair fraîche, pardonnez moi l’expression. On a conclu à un simple accident. Ce jour là étaient présent au château Cesare, Louise et RM. Albert fait des avances à Louise, déjà très désirable. Louise veut éviter son étreinte, elle le griffe au visage, s’empare d’un couteau et le menace. Albert arrache le couteau. Louise appelle au secours. Arrivent Cesare et RM. En voyant la scène RM crie de toutes ses forces. Elle bouscule violemment Albert, s’accroche à lui, déchire ses vêtements. Cesare, présent, veut les séparer. Il pousse Albert qui se prend les pieds dans le tapis, trébuche et tombe lourdement sur le couteau au milieu de la cuisine.
Durant toutes ces années RM aura cette image en tête, se refermera sur elle-même, se sentira coupable de la mort de son mari et refusera toutes les avances des autres hommes nombreux à lui faire la cour. Elle prendra Louise dans la troupe pour la protéger, et parce qu’elle se sent un peu coupable des agissements de son mari. Elle veut aussi garder Louise près d’elle pour éviter qu’elle ne parle de cet accident. RM a probablement eu l’idée du mariage futur avec Aurélien, elle conserve ainsi tout ce petit monde sous la main.
Dans sa lettre d’amour rédigée le 14 7 1914, Cesare lui explique que le temps est passé depuis, qu’elle ne doit plus se sentir responsable et qu’ils doivent tous les deux tourner la page. C’était un accident.
1912 – Louise rejoint la troupe à 19 ans.
1913 Arrivée de Henrich à Paris- Année probable du mariage de Louise avec Aurélien. Louise, vous voulez pouvoir rester à côté de RM. En épousant le pianiste virtuose, vous êtes certaine de conserver votre place d’assistante auprès de RM. Vous cherchez à apprendre d’elle pour voler de vos propres ailes plus tard. Effectivement vous jouez parfaitement le rôle de la jeune fille fragile émotionnellement mais vous êtes plein de ressources, derrière cette façade se cache une volonté de fer et une ambition démesurée. J’ai dit tout à l’heure que vous étiez fragile, j’entendais pas assez forte physiquement pour déséquilibrer Charles qui pèse 66 kg. Pour Aurélien, d’un caractère difficile, c’est une chance de séduire une telle femme. Il l’aime d’amour véritable, mais devient très vite malade de jalousie. Il s’est souvent battu contre des hommes qu’il supposait courtiser sa femme.
Reims 29 avril 1914 – Début de la tournée RM chante…
Paris 29 avril – Henrich, comme journaliste allemand réputé du Comoedia, vous préparez un article sur les grands magasins de Paris. Vous rencontrez à cette occasion une jeune vendeuse Hortense Debaisieux que vous séduisez facilement car vous êtes jeune, intelligent, bien fait de votre personne et vous savez parler aux femmes. Bref, Casanova n’a qu’à bien se tenir.
Dijon 6 mai – Louise, vous quittez la troupe pour vous rendre à Paris. Vous voulez vous occuper de votre père malade dont vous vous sentez très proche. Vous avez déjà perdu votre mère lorsque vous étiez très jeune.
Le fantôme du Père-Lachaise : 7 mai et 13 mai. Cet article de journal divertissant à lire prouve que le fils d’Ernest a du talent.
Paris13 mai : Vous vous rendez à la Sainte Chapelle prier pour la guérison de votre père et brûler un cierge. Henrich, qui prépare un article sur les beaux monuments parisiens vous remarque et tombe sous le charme, vous êtes jeune, belle et touchante. Au départ, vous ne serez qu’une nouvelle prise à inscrire sur son tableau de chasse.
Heinrich, vous savez parler aux femmes, mais vous savez aussi faire parler les femmes.
Rapidement Louise se confie à vous : son travail d’assistante de RM, les tournées, les toilettes, le luxe et surtout les bijoux, dont le mille feux, collier d’une valeur inestimable. Vous analysez rapidement Louise : jeune femme naïve, fille de la campagne, intelligente, psychologiquement fragile. Ce qui motive Louise : apprendre le maximum de RM pour pouvoir un jour lui ressembler. Elle est même allé jusqu’à épouser le pianiste (elle ne l’aime pas) pour rester près de Rose Marie et apprendre d’elle. Vous lui promettez un succès rapide et vertigineux. Voler de ses propres ailes, soit, mais pour cela il faut de l’argent et une sacrée dose de témérité. Heinrich lui apporte les deux. Heinrich, vous réussissez l’exploit de mettre dans la tête de Louise l’idée du vol du mille feux, « ce terrible projet aux allures de fabuleuse aventure », phrase que nous pouvons retrouver dans la lettre enflammée et tellement peu sincère que vous envoyez à Louise. Cette lettre tapée à la machine pour que personne ne puisse reconnaître votre écriture. Mais ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est la dernière phrase de cette lettre, « madame l’aventurière ». Vous êtes le seul à avoir utilisé cette expression lors de votre déposition, « Louise aventurière des temps modernes ».
Lyon 14 mai : Henrich, vous allez assister au concert de Lyon dans l’après-midi. Succès. Vous pressentez l’intérêt de couvrir cette tournée d’un point de vue journalistique. Enormes tirages en perspective. De plus en étant au sein de la troupe, vous aurez l’œil sur les habitudes des uns et des autres et pourrez monter un plan pour voler le fameux bijou…
-
23 septembre 2017 à 13 h 10 min #2087DUPONDTParticipant
Exposé 4
Nous arrivons maintenant à l’histoire du bijou qui m’a donné aussi pas mal de fils à retordre.
Plusieurs possibilités : là encore, il faut choisir la bonne voie qui amènera une solution finale logique et cohérente :
Heinrich se rend chez un bijoutier connu de Lyon pour commander un faux. Or on ne commande pas une imitation du Mille Feux, tellement célèbre, sans prendre de risques.
Ceci établi, quelle doit être sa qualité ? Imitation médiocre, correcte, ou très bonne ?
Si la commande exige une très bonne imitation : prévoir un prix élevé. Heinrich est à l’abri du besoin avec le succès de ses articles de presse, il peut l’acheter. Mais le bijoutier peut avoir des soupçons et prévenir Rose Marie. De plus il faudra trouver un dessin parfait de ce bijou comme modèle. On peut aussi imaginer que ce bijoutier soit celui qui a fabriqué l’original. Albert habitait dans l’ Essonne, il est peu probable qu’il soit passé par ce bijoutier. Imaginons que si. Cet orfèvre est le meilleur de France. Il a même gardé le dessin original du Mille Feux. Dans ce cas, il est évident qu’il va trouver cette commande d’une imitation semblable à l’original pour le moins louche. Il contactera RM pour avoir une explication. Le plan tombe à l’eau.
Si la commande concerne une qualité moyenne voire médiocre : partir d’un dessin approximatif, remplacer l’or et les pierres précieuses par du cuivre et de la verroterie, RM verra tout de suite que c’est une imitation, elle connaît son Mille feux par cœur (brillance, poids, forme…). Là encore le plan tombe à l’eau.
Question subsidiaire : pendant combien de temps RM doit croire que c’est un vrai ? A mon avis le plus longtemps possible, le temps qu’Heinrich disparaisse et se fasse oublier.
Se pose le problème aussi de l’écoulement du Mille Feux. C’est un bijou tellement fameux, il est connu mondialement. Il a été reproduit sur des quantités de magazines, bref une fois volé, comment le revendre. Car l’hypothèse retenu : Heinrich vole le bijou pour de l’argent – il se compare un peu à Arsène Lupin, son mentor, gentleman séducteur cambrioleur. Il n’en est qu’une pâle imitation…
Voici l’hypothèse que j’ai finalement choisie, la plus cohérente à mon sens:
Après le concert, en fin de soirée : Henrich, vous vous rendez chez un bijoutier orfèvre de Lyon, devrais-je dire un receleur et escroc, « Trésors exquis ». Vous avez un passé pour le moins trouble et quelques relations non recommandables.
C’est l’une de vos anciennes amantes et complices, Melle Orfin, spécialiste des colliers sur mesure, des vrais comme des imitations. Sous une apparence respectable, ce commerce est en réalité une plaque tournante de trafic de bijoux vers la Suisse.
Pour votre information, aujourd’hui Melle Orfin est à l’abri du soleil, à l’ombre d’une belle cellule, malheureusement pour elle pas dorée.
Vous lui commandez donc une copie du Mille Feux, suffisamment réussie pour que RM ne voit pas facilement la différence avec le vrai. Il faudra simplement remplacer l’or par un mélange de cuivre et d’étain, et les rubis par quelques fausses pierres de belle tenue.
Vous allez fournir plus tard les éléments indispensables à Melle Orfin : des photos précises, le poids, le dessin parfait. La date ? Disons vers le 14 06, cela vous laisse un mois pour réunir les documents et un mois à l’orfèvre pour fabriquer le faux – dernière date de livraison : départ au plus tard le 12 07 pour réception le 14 7 au Castafiore.
Votre plan : dès que vous aurez en main le vrai bijou, vous retournerez à Lyon pour lui vendre. Ce bijou tellement exceptionnel serait très compliqué à écouler. Vous faites donc appel à ce receleur lyonnais qui a un réseau bien rodé.
Vous achetez par la même occasion quelques pierres dorées et probablement de peu de valeur pour Louise. Vous voulez vous assurer un peu plus de son aide future. Ces pierres sont à mettre dans le même colis. Vous demandez à Melle Orfin de vous les livrer à votre nom, au Castafiore. Un détail qui a son importance : ne pas mettre la flamme du bijoutier sur l’enveloppe, il ne faut pas savoir que le colis provienne du « Trésors Exquis ».
Remarque : si l’on doit parler de personne extérieure au Castafiore, il faut nommer ce bijoutier véreux.
Paris 15 mai : Heinrich, vous revenez dans la capitale auprès de Louise, sans même avoir pris le temps de visiter cette belle ville de Lyon. Trop pressé d’écrire un premier article : « Extraordinaire RM ». Le but : impressionner RM, Louise et Cesare par votre talent de journaliste. Ne pas perdre de temps pour couvrir les autres concerts. Entrer vite dans la troupe pour réunir les documents attendus par Melle Orfin. Vous faire aider de Louise.
Paris 16 mai : parution de l’article dans le journal Le Comeodia. Cet fait beaucoup de bruits. Ce sera le début d’une longue série à succès.
Entre le 16 mai et le 22 mai : Louise et Heinrich, vous passez de bons moments ensemble, visitez la Tour Eiffel le 20 mai (le toit du monde – expression retrouvée dans la lettre d’ Henrich).
Marseille 22 mai – retour de Louise dans la troupe car son père est guéri pour l’instant. Elle parle à RM de ce journaliste formidable. RM en discute avec Cesare. Cesare attendra le 9 juin pour prendre sa décision.
Paris entre le 23 et le 29 mai : Henrich, vous écrivez votre prétendue lettre d’amour à Louise, sur votre vieille machine à écrire. Je doute de votre sincérité, cette lettre est tellement ampoulée. Vous pouvez tromper Louise, mais pas DUPONDT. En réalité vous n’aimez pas Louise, vous l’utilisez pour votre plan, et la quitterez dès que possible.
Vous l’adressez à RM pour ne pas éveiller l’attention de son époux Aurélien, tellement jaloux. Dès réception, RM la donne à lire à Louise destinatrice finale, et la cache ensuite dans un tiroir de sa loge, normalement à l’abri des recherches éventuelles d’Aurélien. Henrich, vous avez donc réussi aussi à mettre dans votre poche RM, bravo.
Toulouse 30 mai : Aurélien trouve cette lettre en fouillant dans les affaires de RM. Voilà qui va le mettre sur les dents les semaines suivantes.
Bordeaux 8 juin – Rencontre d’Henrich et Cesare. Heinrich présente l’article « Extraordinaire RM » à Cesare qui probablement l’a déjà lu. Cesare voit l’intérêt de garder auprès de lui ce journaliste talentueux. Il saura accélérer la carrière de RM et par la même servira ses propres intérêts.
Bordeaux 9 juin – arrivée de Henrich dans la troupe. Il emmène sa machine à écrire avec lui. Elle est usée mais il l’a connaît bien.
Le 14 juin : Henrich a réunit les éléments pour la fabrication du faux bijou. Il les envoie à Melle Orfin.
Nantes concert 18 juin – Le Havre concert 25 juin –
29 juin : article de journal « Peur sur la ville »: le texte évoque des vols à répétition de bijoux à Paris dans les quartiers chics durant le mois de juin. Cela m’a inspiré l’idée du vol du Mille Feux. Mais vous n’êtes pas cet Arsène Lupin, et avez un bon alibi : vous n’êtes pas allés à Paris durant tout le mois de juin, car vous n’avez pas quitté la tournée.
Lille – concert le 3 juillet
Paris le 8 juillet – la troupe arrive à Paris pour préparer le dernier concert, clou de la tournée. Vous revoyez Hortense qui vous avait fixé un rendez-vous. Vous lui avouez que c’est fini entre vous. Elle vous aimait, elle décide de se suicider en se jetant du haut de la tour Eiffel. Le fait sera rapporté par un article de journal, écrit par Lucien, votre fils Ernest. J’ai écarté rapidement l’idée d’un meurtre de votre part, Heinrich, car il pleuvait ce jour là, et je vous vois mal monter au sommet tous les deux, en amoureux, la vue étant probablement limitée. De plus, comme déjà dit, vous n’avez pas le profil d’un tueur.
Petite précision sur le rôle de Lucien dans cette enquête : votre fils vient vous voir une fois par semaine, ici au Castafiore. Il vous a parlé de cette tournée de RM, et, comme journaliste, il a tout de suite vu une possibilité de profits. Avoir des informations et des photos sur les coulisses du spectacle, et de RM, pour alimenter ses prochains articles, voici un sujet qui va intéresser beaucoup de lecteurs. Bien sûr personne n’est au courant, et Cesare ne le permettrait pas. Lucien donne une belle somme d’argent à son père Ernest pour qu’il s’achète un bon appareil photo. Il lui fourni d’ailleurs la documentation précise : un modèle PJ LUmen ,obturateur KAïdos,Objectif Thioberg, avec son sac de luxe (sacoche) de chez Matoirs d’Os.
Nous retrouvons ces annotations écrites par Ernest sur une publicité pour une marque bien connue de Cognac : Baron Otard. L’intérêt de ce message réside dans la façon qu’a Ernest pour prendre ses notes. Les 2 premières lettres de chaque mot. En majuscule pour un nom ou prénom. Cela m’a permis de déchiffrer les deux autres messages retrouvés sur d’autres articles de journaux. Nous en reparlerons le moment venu.
Nous voici arrivé à la fameuse journée du 14 07 que je déroulerai chronologiquement comme promis, dès que j’aurai le gosier un peu moins sec… Ernest, s’il te plait….
- Cette réponse a été modifiée le il y a 7 années et 2 mois par DUPONDT.
-
24 septembre 2017 à 23 h 54 min #2089DUPONDTParticipant
Exposé 5
14 juillet 1914 :
(Les heures connues sont en caractère gras, les autres sont des approximations)
7h00 : par téléphone, Charles Buisson demande à Ernest de commander un bouquet de roses chez le même fleuriste que d’habitude, à livrer au Castafiore, avant son arrivée. Ernest prend note. Décryptage du message figurant sur l’article – PJ-Lumen : BUisson me demande de commander pour Rose Marie un assortiment de 36 roses de couleur rose/jaune. Charles arrivera à 8h55 précise. Ernest souligne bien la couleur. Il note tout pour s’en rappeler, sa mémoire lui joue des tours.
Charles envoie un concierge de l’ Elysée chez le fleuriste pour payer le bouquet.
7h10 : arrivée des membres de la troupe. Dans quel état d’esprit sont-ils ce matin ?
Cesare est satisfait de la tournure très favorable que prend ce dernier concert. Tout va bien de ce côté. Par contre, côté cœur, il voit d’un très mauvais œil le manège de son rival Charles qui cherche depuis plusieurs semaines à séduire Rose Marie.
Heinrich est soucieux car il n’a toujours pas reçu la copie du mille feux commandée il y a deux mois jour pour jour.
Aurélien a une haine farouche contre Charles, à qui il attribue par erreur la lettre d’amour anonyme. Dans son délire, il croit même que Charles est prêt à lui enlever Louise à tout moment.
RM est perturbée car elle sait par Charles que l’éventualité d’une guerre devient chaque jour plus crédible.
Louise se sent un peu soulagée. Le projet du vol risque de ne pas se faire, Heinrich lui a dit que le double n’était toujours pas arrivé. Elle devenait au fil des jours un peu plus réticente à ce projet, sa conscience commençait à la travailler.
7h13 : Ernest s’absente de l’atelier pour aller aux toilettes
7h15 : Heinrich en profite pour aller dans l’atelier voler le trousseau de clefs et la clef de la loge. Depuis le temps qu’il est au Castafiore, il a eu tout le loisir de voir où Ernest rangeait ses clefs.
Double objectif pour Heinrich : en conservant le trousseau, être certain que la loge sera ouverte lorsque Louise s’y rendra pour le vol du bijou. Il donnera la petite clef libellule à Louise pour qu’elle s’y enferme le temps de la substitution.
7h18 : Ernest s’aperçoit du vol des clefs en voulant aller fermer la loge.
7h20 : Ernest passe commande au fleuriste. Là se produit l’erreur. Il commande des roses rouges au lieu de l’assortiment des roses/jaunes prévu.
Explication : Ernest est au Castafiore depuis l’âge de12 ans. Il a vu défiler pas mal d’artistes de nationalités différentes, dont des troupes espagnoles. Il a pris très souvent des commandes de fleurs pour des admirateurs. Or, en espagnol, rouge se dit roja. Au moment de passer la commande, Ernest a déjà apprécié le cognac, les yeux pas trop en face des trous, il lit « rouge » au lieu de « roses/jaunes ».
7h40 : livraison du bouquet au Castafiore. Mince, elles sont rouges. Ernest s’aperçoit de son erreur, demande au fleuriste de refaire un autre bouquet, le fleuriste refuse car il n’a pas le temps, de plus la commande a déjà été payée par le concierge de l’Elysée.
Ernest le pose dans son atelier, sur sa table.
7h50 : arrivée du facteur avec pas mal de lettres, dont des lettres et un petit colis à l’attention d’Heinrich. Ernest les pose sur la table de son atelier.
7h58 : dès que RM quitte la loge pour aller vers la scène, Heinrich va chercher son châle et l’amène au salon. Il le pose sur le divan.
8h00 : comme tous les jours, début des répétitions avec Rose Marie, Aurélien et Louise. Cesare et Heinrich commencent une partie de cartes dans le salon, il le font souvent car Heinrich a réussit à « corrompre » Cesare et lui donner le vice du jeu. C’est une façon de tenir Cesare, qui commence à avoir quelques dettes.
8h16 : Ernest va au salon déposer le courrier.
Cesare et Henrich jouent aux cartes, Cesare a l’esprit ailleurs. Il réfléchit à la lettre qu’il va écrire à RM. C’est le dernier concert, RM doit prendre sa décision : ou rester avec lui si elle accepte de l’épouser, ou il l’a quittera pour la vie politique. C’est un ultimatum.
De plus Cesare sait qu’à 9h00 le directeur du Castafiore annoncera à la radio du salon la fermeture du théâtre, pour cause de faillite, il faut qu’Henrich soit présent pour monter médiatiquement cet évènement au profit de la tournée. C’est bon pour les affaires, puisque toute la clique de journalistes va courir au Castafiore pour couvrir l’évènement. Publicité assurée. Cesare voit la scène : salle comble, il va falloir pousser les chaises et les tables, tout le monde debout, hystérie collective…
Ernest annonce à Heinrich qu’il y a dans le courrier des lettres parfumées pour lui, comme d’habitude. Anciennes et actuelles maîtresses. Heinrich quitte la table pour en prendre connaissance. Le colis tant attendu à son nom est là. La copie vient de lui être livrée de Lyon, par son amie orfèvre, Melle Orfin. Il se décontracte, retrouve le sourire. Il va pouvoir mettre son plan à exécution. Il reprend la partie de cartes. Cesare n’a rien remarqué d’anormal. Il est trop absorbé par la lettre qu’il doit écrire tout à l’heure, dans la loge.
8h18 : Ernest retourne dans son atelier. Il s’occupe comme il peut avec sa copine, la bouteille d’alcool.
8h30 Charles quitte l’ Elysée en voiture. Il a décidé de passer par le Castafiore pour annoncer la bonne nouvelle à RM (son plan pour la paix). Ce n’était pas prévu au départ, cela surprendra tout le monde, sauf Ernest bien sûr.
8h50 : Ernest va mettre le bouquet dans la loge, sur la table. Retour dans l’atelier pour aller chercher son appareil photo.
8h53 : Ernest, l’appareil photo au cou, et le flash en main, va prendre une photo de la loge avec le beau bouquet au centre. Lucien sera content. A ce sujet, les annotations écrites de sa main sur l’article « Peur sur la ville » ont pour sens : LUcien m’a demandé de faire 15 Photos environ sur Rose Marie lors de cette journée du 14 07. J’aurai droit à une bouteille de Cognac Baron Otard, terme qu’il souligne de contentement. Cette photo apparaît dans le dossier, de format un peu plus petit que les autres tirages. Quelques différences de réglage au moment du tirage.
Ernest, s’il te plait ressert nos invités, pour moi simplement de l’eau fraîche car je veux garder les idées claires pour la suite. Cela me demande une telle concentration, et je ne veux rien laisser de côté. A partir de maintenant, nous voici plongés dans un tourbillon d’allers venues, de portes qui s’ouvrent et se ferment, d’un scénario digne d’une pièce de vaudeville, mais hélas avec une chute beaucoup moins légère! « Il se passe toujours quelque chose au Castafiore »dit à ce sujet Heinrich…
…
- Cette réponse a été modifiée le il y a 7 années et 2 mois par DUPONDT.
-
25 septembre 2017 à 16 h 13 min #2091Pascal NotredameAdministrateur
Quel travail d’écriture. J’imagine très bien l’inspecteur Colin se faisant tout petit dans ses souliers. Le maître parle tandis qu’il se contente d’écouter, penaud. Il me tarde vraiment de découvrir la suite, mais j’attendrai la fin pour y apporter mes commentaires !
Toutefois, la raison de mon intervention est tout autre. Je vous avoue avoir été particulièrement déçu et triste, en tapant A.D.A.E., de découvrir que cette Association des Détectives Amateurs Eclairés n’existait plus à notre époque. D’une manière ou d’une autre, j’y aurai volontiers apporté mon humble contribution.
-
27 septembre 2017 à 0 h 29 min #2093DUPONDTParticipant
Exposé 6
Avant de poursuivre, je voudrais vous remercier, Inspecteur Colin, pour la qualité de votre travail. Les nombreuses notes personnelles qui émaillent le dossier ont été pour moi une abondante source d’inspiration. Donc ne prenez pas cet air que d’aucuns qualifieraient de « penaud ». Je vous l’assure, vous avez grandement contribué à la résolution de cette énigme. Notamment en faisant appel à DUPONDT et à sa sagacité. Excellente initiative!
Chers amis, j’ai donc décidé de vous restituer d’un bloc le déroulé précis des événements jusqu’à l’arrivée de la police sur les lieux. C’est un ensemble cohérent d’informations qui s’enchaînent de façon magistrale. Ouvrez grandes vos oreilles et stimulez votre cortex !
8h55 : Ernest ouvre la porte à Charles qui amène comme promis la bouteille de cognac, et rien d’autre.
Ernest va la poser dans son atelier, il la dégustera plus tard avec Charles. Il met son appareil photo autour du cou et se dirige vers la scène.
Charles se rend discrètement au bar près de la scène pour écouter les dernières notes de piano, juste avant la pause de 9h. Ernest l’a mis au courant de ce rituel.
8h56 : Ernest écoute en catimini RM. Elle n’aime pas du tout que des personnes viennent assister aux répétitions. Cela devrait valoir aussi pour Charles. Derrière son piano, Aurélien est fou furieux de le voir. Cette fois ci, il dépasse vraiment les bornes!
8h57 : Ernest prend une photo de la scène
9h00 : Ernest fait une photo du salon. Cesare et Heinrich jouent toujours aux cartes. Le Directeur de l’établissement commence son discours à la radio. Il annonce la fermeture du Castafiore pour cause de déficit financier.
Charles rejoint Rose-Marie sur la scène. Il monte prestement sur la scène en s’aidant de ses 2 mains, il a même applaudi avant, preuve qu’il ne porte pas de valise diplomatique. RM l’avait invité à venir au concert du soir. Elle est surprise de le voir ce matin. Charles en profite pour s’excuser de son absence pour la soirée, mais il a une bonne nouvelle à lui annoncer.
Reparlons un peu du mythe de la valise diplomatique. Charles l’aurait eu avec lui en arrivant, il l’aurait laissé derrière le bar, RM aurait pris un peu de temps pour la récupérer et la cacher avant d’aller dans la loge à l’appel de Louise. On imagine alors des affaires d’espionnage, Henrich en agent allemand, Ernest en collabo, Lucien en agent double, le cabaret en centre de renseignements, Baron Otard, pseudonyme pour cacher un chef de réseau… Seule dans sa déposition Louise la voit. C’était un moyen pour elle de détourner l’enquête de la police dans une fausse direction.
RM confirme le 14 7 la version de Louise sans trop y croire. C’est pour appuyer Louise dans sa déposition. D’ailleurs RM est moins catégorique dès le lendemain 15 7 car Louise lui a avoué entre temps que c’est une invention. RM peut avoir peur d’être inculpée pour faux témoignage. Donc oublions définitivement cette satanée valise!
9h02 : Ernest repasse par la loge pour s’assurer que tout est bien en place. Il faut que la loge soit parfaite quand RM aura finie sa répétition, soit vers 10h.
9h03 : Cesare met brusquement fin à la partie de cartes avec Heinrich. Il n’a pas de temps à perdre. Il a juste attendu le début du discours à la radio, il connaît la suite. Il s’assure qu’Heinrich a bien ouvert toutes grandes ses oreilles, et qu’il va faire un article du tonnerre. Cesare se dirige vers la loge.
9h04 : Cesare retrouve Ernest dans la loge, lui demande de quitter prestement la pièce et d’aller chercher les clefs perdues depuis le matin. Il est énervé de le voir là, il doit rédiger sa lettre d’amour. Il découvre le bouquet rouge, Ernest lui a dit qu’il provenait de Charles. Cesare voit là une opportunité de circonstance pour discréditer son rival : Charles, ce fat, ne sait toujours pas que RM déteste le rouge depuis l’accident de son mari. Cesare s’installe et commence à rédiger sa lettre avec le papier laissé sur la table et le stylo.
Ernest part à la recherche des clefs dans les coulisses avec son appareil photo autour du cou.
9h05 : Rose-Marie envoie Louise chercher son châle (ou foulard), pour pouvoir discuter librement avec Charles. Le châle est un simple prétexte, cette demande n’est pas un acte prémédité. Il devrait naturellement être dans la loge, là où se prépare RM.
Au moment de partir, Louise fait un clin d’œil à RM pour l’encourager à donner une chance à Charles de la séduire. Aurélien l’interprète mal, pense qu’il est adressé à Charles, une tentative de séduction, un rendez-vous galant, un nouvel épisode de l’enlèvement des Sabines?
Erreur, si la tentative de viol sur la personne de Louise par Albert avait laissé des traces psychologiques (un peu déboussolée, elle s’était mise à séduire nombre d’hommes, moyen aussi pour exorciser ce mauvais souvenir), elle s’était complètement assagie depuis son mariage et on ne lui connaissait plus d’aventures. De son côté, Charles n’a aucune raison de vouloir séduire Louise car il ne veut pas compromettre sa relation naissante et prometteuse avec RM.
Fait nouveau : Cesare a même remarqué qu’elle est de plus en plus indifférente à son mari. Ma réponse: elle a prévue de le quitter rapidement pour suivre Heinrich. Ils ont fait en sorte de garder secrète leur relation.
Revenons à ce qui se passe sur la scène : Charles fait feu de tout bois, annonce à RM sous le couvert de la confidentialité qu’il a un plan de dernière chance pour éviter la guerre. RM tombe sous son charme.
9h06 : Louise qui aurait dû se rendre directement à la loge va au salon rencontrer Heinrich. Elle veut savoir si le colis de Lyon est arrivé avec le dernier courrier. Le châle est posé sur le divan. Heinrich a prévu de l’utiliser pour cacher le bijou sur le cou de Louise, à la fois à l’aller avec le faux, et au retour de la loge avec le vrai. D’ailleurs la robe longue de Louise n’a pas de poche. Heinrich est au téléphone avec le rédacteur en chef de son journal « le Comoedia » pour annoncer la nouvelle de la fermeture du Castafiore. Louise entend et attend la fin de la conversation. Heinrich laisse ensuite le combiné décroché pour ne pas être dérangé.
Henrich lui annonce que le colis est arrivé avec le faux bijou, et quelques jolies pierres pour elle. C’est l’occasion de réaliser leur projet, c’est le dernier concert, il faut mettre à exécution le plan prévu. Louise semble hésiter. De plus il n’a pas parlé d’elle au rédacteur en chef pour son article, elle est un peu déçue. Elle fait sa mauvaise tête. Heinrich fronce les sourcils et argumente.
9H07 : Ernest passant par là prend une photo du salon. Il retourne dans l’atelier chercher les clefs, ne trouve rien et boit un coup. Il reste dans l’atelier jusqu’à 9h12.
9h08 : Heinrich poursuit avec Louise : cela procurera suffisamment d’argent à Louise pour acheter les remèdes dont son père a besoin et même l’amener faire des cures dans une ville thermale. Pour elle, robes, bijoux, fleurs à volonté, succès assuré, une diva. Elle a le nom à particule que lui a donné son mari, de Chanteloup, il lui manquait la liberté de vivre comme elle l’entend. Aurélien l’enferme dans une prison. Il faut s’en échapper. Heinrich finit par la raisonner. Elle accepte.
Le plan d’Heinrich est simple : Louise échange les bijoux dans la loge, revient dans le salon avec le vrai autour du cou, le donne à Heinrich qui le garde et le cache. Pendant le concert, RM portera le faux autour du cou, mais c’est réellement un beau travail cette imitation, elle ne devrait pas s’apercevoir de la supercherie. On verra bien ! Henrich est un joueur, il aime le risque. Il prévoit d’ écrire le 15/ 7 son dernier article de la tournée « Rose- Marie chante avec cet extraordinaire concert du 14. Il partira pour Lyon ensuite, seul, sans Louise, vendra le collier, et retournera probablement en Allemagne se faire oublier une fois de plus. Il en a l’habitude.
9h12 : Ernest part de l’atelier vers la scène chercher Charles selon ses indications (annotation sur l’article de journal Les Appareils PJ- Lumen : aller chercher Charles entre 9h10 9h15, prétexter le message urgent de Raymond Poincaré et en récompense, une bouteille de cognac Baron Otard.).
9h14 : Dans le salon, Heinrich donne la copie du bijou à Louise, et la clef libellule de la loge. Elle met le faux Mille Feux au cou, le cache sous le châle en cas de rencontre fortuite dans les coulisses et se dirige vers la loge, avec la clef dans sa main. Heinrich sort en même temps que Louise, remet rapidement le trousseau de clef dans l’étagère de l’atelier, à un endroit bien visible d’Ernest et retourne en courant au salon. Il se dépêche car il ne sait pas combien de temps va durer l’absence d’Ernest. Le plan d’Heinrich était de faire croire à tous qu’Ernest avait trop bu et donc incapable de voir ce trousseau qui lui crevait les yeux et qui était là depuis le matin. Donc, ce trousseau n’avait pas disparu et personne ne l’avait volé. Henrich a dû attendre le dernier moment pour le remettre, pour être certain que la porte de la loge serait ouverte pour Louise.
Sur le chemin du retour de la scène vers l’atelier, Ernest avoue humblement à Charles la vérité sur son erreur de couleur pour le bouquet. Ils sont devenus très complices. Charles est de bonne humeur, Ernest en profite. Charles a une grande faculté de réaction, d’adaptation, et il tire rapidement profit de cette erreur. Il doit penser : »après la réponse positive de RM à mon élan amoureux, 36 roses rouges c’est encore mieux pour avouer ma passion (voir signification du langage des fleurs) ». Ernest est soulagé car il ne se fait pas trop grondé, il en est même un peu surpris. Charles a prévu de revoir RM avant son départ pour Berlin, il lui expliquera de vive voix la soi-disant erreur du fleuriste mais que c’est finalement mieux ainsi eu égard à ses sentiments pour elle.
Charles s’exclame dans les coulisses : « et ça se prétend fleuriste! » Pourquoi Charles parle t-il plus fort que nécessaire ? Pour que les autres personnes entendent bien que c’est le fleuriste qui a fait l’erreur et non Ernest (on sait que ce n’est pas le cas, mais Charles peut encore avoir besoin d’Ernest et décide de lui rendre ce service). Pour Ernest, il gardera la confiance de RM et évitera son courroux.
En aparté : finalement, c’est peut-être la faute à Ernest si Charles est allé dans la loge pour mettre la petite carte et voir ce fameux bouquet rouge. Il serait peut-être retourné directement retrouver RM sur la scène pour lui remettre cette carte. De fil en aiguille, Ernest se trouve être à l’origine de l’accident! Mais de son côté Ernest n’a pas trop mauvaise conscience car il a bien essayé de dissuader Charles de rentrer dans la loge, endroit interdit à tout visiteur. Fin de la parenthèse.
Heinrich, seul au salon, Louise dans les coulisses et Cesare dans la loge entendent l’exclamation de Charles.
Dans la loge, Cesare réfléchit : « mince, la lettre que je suis en train d’écrire n’a plus aucun sens, Charles présent cela change tout, il pourra expliquer l’erreur du fleuriste et se disculpera facilement au yeux de RM. Mon idée de départ risque de se retourner contre moi ». Il déchire lui même sa lettre et la met à la poubelle. D’ailleurs, il ne l’a pas terminée, il manque au moins la ponctuation finale : le point. Il sort de la loge et se dirige vers l’atelier.
9h15 : Photo d’Ernest dans l’atelier avec Charles et sa bouteille. On voit sur l’étagère le trousseau de clefs. Charles cache la marque de la bouteille avec un linge pour ne pas faire de publicité clandestine.
On aperçoit dans les coulisses Cesare qui écoute discrètement la conversation entre Charles et Ernest. Pour ne pas se trahir, il mentira à Colin en disant qu’il n’avait pas vu Charles avant son décès dans la loge. Ils sont en train de boire le coup pour fêter l’anniversaire d’Ernest et la réussite probable de Charles dans sa tentative de séduction. Cesare comprend qu’il est temps d’avouer enfin son amour à RM, depuis toutes ces années, avant que Charles ne retourne sur scène.
En quittant le salon et avant d’entrer dans la loge, Louise aperçoit Cesare derrière la porte de l’atelier et pense qu’il les espionne. Louise rentre dans la loge et s’enferme à clef. César ne l’a pas vu.
9h16 : Louise dans la loge déplace le petit cadre rose situé devant le coffre, elle connaît le code car Rose-Marie lui a confié, « elle n’a pas de secret pour elle ». Louise a mis les gants de RM pour ne pas laisser d’empreintes. Elle savait les trouver là, par habitude RM ne les amène pas sur la scène pour répéter, elle n’en a pas besoin. Elle ouvre le coffre.
9h17 : Elle enlève le faux bijou de son cou, le place dans le coffre, met le vrai à son cou, referme le coffre, mais oublie de remettre le petit cadre rose devant, grosse erreur. Elle met le châle pour cacher le vrai bijou qu’elle porte sur elle. Elle déverrouille la porte, tout s’est bien passé. Elle ne peut s’empêcher de se regarder devant le miroir, elle se trouve vraiment belle avec ce châle, ces gants, ce collier. RM n’a qu’à bien se tenir.
De son côté, Cesare va rejoindre RM sur scène pour lui avouer ses sentiments.
Ernest retrouve le trousseau sur l’étagère de l’atelier, bien en vue. Il boit un coup aux retrouvailles.
Sur la scène, RM s’inquiète du temps que met Louise à ramener le châle. Elle se fait la réflexion à haute voix. Pour Aurélien, RM vient de lui donner le signal de départ. Fou de jalousie, il court chercher Louise qu’il est sûr de trouver avec Charles. Son premier réflexe est d’aller dans la loge, là où doit se trouver normalement le châle de RM, donc Louise. Il ment à Colin en disant qu’il va d’abord au salon.
Au même moment, Charles quitte l’atelier pour aller voir ce fameux bouquet de roses rouges et déposer sa carte.
9h18 : RM est surprise quand elle voit Cesare revenir à la place de Louise.
Retrouvons Charles qui entre dans la loge. Il voit Louise assise devant le miroir. Elle porte le bijou sur son cou bien dégagé, le châle sur les épaules à la façon de RM. Il lui demande ce qu’elle fait, pourquoi porte-t-elle ce châle, il voit le bijou, devine le vol. Il l’agrippe, la tient par les poignets pour comprendre.
Aurélien déboule à ce moment précis, fou de rage, et voit le couple dans une position ambigüe. Quiproquo. Aurélien pousse violemment Charles contre la table. Charles n’a pas le temps de réagir, il tombe à la renverse et heurte avec la tête le coin de la table sans faire de bruit (présence du tapis qui amorti les sons) et sans renverser de meubles ou bibelots. Charles ne bouge plus, Louise a compris qu’il est mort.
9h19 : Alors Louise réagit au quart de tour. Elle réajuste son châle, masque le bijou. Il ne faut pas qu’Aurélien découvre ce vol. Il n’a rien vu. Elle le rassure : Aurélien, ce n’est pas de ta faute, c’est un accident, je ne vais rien dire, il faut garder le secret tous les deux.
Vite monter un stratagème : faire croire à un accident, à une scène de carnage. Elle a été violentée par Charles, elle s’est défendue, il était devenu fou de ne pas trouver sa valise diplomatique, le dernier espoir pour la paix. Elle et son mari renversent sans faire de bruit les meubles, les bibelots, la table (erreur : pas du bon côté pour valider l’accident), posent le bouquet de roses par terre, erreur, il aurait dû se casser, mais oublient aussi de faire tomber le petit cadre rose qui était devant le coffre, troisième erreur. Ils font maladroitement un pli en accordéon avec le tapis pour expliquer que Charles s’y est pris les pieds.
9h20 mort de Charles par asphyxie.
Aurélien est fébrile. Il n’a pas l’air de réaliser ce qui vient de se passer. Il ne comprend pas, il a à peine touché Charles, il ne peux pas être mort, il doit » roupiller ». Il a déjà plusieurs fois tabassé des prétendants, sans les tuer. Mais cette fois-ci c’est beaucoup plus sérieux. Louise lui conseille d’aller se calmer et l’attendre au salon. De plus il vaut mieux qu’on ne les voit pas ensemble. Il reviendra dans la loge quand elle appellera et criera au secours.
9h21 : Louise prépare la scène finale : maintenant, il faut faire comprendre à RM que c’est un accident comme celui qu’elle a déjà vécu lors du décès de son mari Albert. Sinon RM aurait pu exiger une enquête plus sérieuse sur les circonstances exactes du décès. De plus, de cette façon Louise achète le silence de RM, au cas où le vol du bijou viendrait à être découvert. Une sorte de chantage donc. RM a tout intérêt à ce que cette vieille affaire soit oubliée.
Louise enlève ses gants, griffe Charles au visage, sur la joue gauche, comme elle avait griffé Albert. Elle remet les gants pour cacher les traces de sang sous les ongles, et ne pas se piquer aux roses puisqu’elle place les pétales autour du cadavre. Charles ne saigne pas. Les pétales rouges ont pour rôle de rappeler le sang d’Albert.
9h 22 : Louise doit se débarrasser vite du vrai Mille Feux et de la clef de la loge. Si on trouvait ces deux indices sur elle, elle serait perdue ! Elle sort de la loge et place le collier au plus près, sur le cou du mannequin de l’étagère, elle a le temps de le dissimuler, pas suffisamment. Il sera toujours possible de venir le chercher plus tard avec Heinrich. Elle accroche la clef de la loge sous le casque scaphandre, bien visible. On la trouvera facilement. On ne comprendra pas ce qu’elle fait là, mais qu’importe, Louise ne sera pas soupçonnée. Elle réajuste le châle sur elle, vérifie dans le miroir. RM a l’habitude de lui prêter ses affaires, dont ce châle, comme deux sœurs, RM trouvera normal qu’elle le porte, et de toute façon elle sera occupée à regarder le corps de Charles.
9h 20 : De son côté, Aurélien, livide, va au salon. Quand il voit Henrich, il veut faire demi-tour et repartir probablement vers la scène. Mais Henrich pense qu’il va se rendre dans la loge. Il le retient pour éviter un rencontre possible avec Louise, Louise qui n’est toujours pas revenu au salon avec le bijou.
Aurélien a le contrecoup de la situation, il s’effondre, il est blanc comme neige, il n’est pas loin de la crise de nerf. Avec le passé judiciaire qu’il a, si l’on s’aperçoit qu’il est à l’origine de ce décès, il est bon pour finir en prison et pour un bon bout de temps. Et ce n’est pas RM ou ses parents qui pourront le sortir de ce guêpier une fois encore. Il a soudain un doute affreux. Ne serait-ce pas Heinrich, cet autre séducteur, l’auteur de la lettre anonyme, depuis plusieurs jours source de ses angoisses. Aurais-je provoqué la mort de Charles, innocent ? Il montre la lettre anonyme à Heinrich, qui s’en amuse car c’est lui l’auteur. Heinrich le rassure et sait lui parler. C’est un séducteur intelligent et n’a pas son pareil pour tromper les hommes et les femmes avec de belles paroles. Aurélien se confie à lui, son amour pour Louise et ses soupçons contre Charles, sans évoquer ce qui vient de se passer dans la loge. Il essaye de se trouver une excuse à son geste pour le moins maladroit.
Heinrich démonte la lettre anonyme en semant le doute dans l’esprit d’Aurélien. Ce serait Louise qui aurait même pu écrire cette lettre pour le rendre jaloux exprès. Pour Heinrich, il faut absolument qu’Aurélien n’ait aucun soupçon, maintenant ou dans le futur, sur la relation intime qu’il entretenait avec sa femme Louise.
Heinrich réussit la prouesse (quel manipulateur!) à convaincre Aurélien que sa femme l’aime, et qu’il doit absolument avoir confiance en elle. Aurélien le croit et s’explique à posteriori la réaction de Louise dans la loge juste avant : elle cherche à l’aider, masquer cet accident, risquer même d’être accusée à sa place. C’est un vrai acte d’amour. Nous savons maintenant qu’il se trompe sur cette analyse.
Pendant ce temps, Ernest retrouve le trousseau de clef sur l’étagère de son atelier, et fête ça tout seul, avec une bonne rasade comme il se doit.
9h23 Louise appelle au secours. Aurélien et Heinrich arrivent puis Cesare et enfin RM.
Analyse de l’ordre d’arrivée :
Premier : Aurélien s’est précipité d’un bond du salon vers la loge, car il s’attendait manifestement à cet appel au secours. Nouvelle preuve du coup monté avec Louise.
Deuxième : Heinrich : logique ils étaient ensemble au salon.
Troisième : Cesare, un peu plus éloigné de la loge, il se trouve sur la scène.
Quatrième : RM : si elle hésite et perd un peu de temps, c’est parce qu’elle se remémore l’appel au secours de Louise trois ans plus tôt, et elle ne semble pas donner réalité à cette sorte de « mirage ».
Cinquième : Ernest, le temps de réaction plus lent après une nouvelle rasade de cognac.
9h24 photo d’Ernest qui arrive au moment où RM crie.
Et nous voilà revenu quelques années en arrière, avec l’accident de son mari Albert. Charles a les mêmes griffures sur le visage, les pétales rouges autour de son corps représentent une mare de sang, elle revit avec horreur la scène passée. Elle hurle et s’évanouit.
9h26 : Heinrich glisse le morceau de lettre déchirée dans la main de Charles. Il est le dernier à sortir de la loge, et les autres personnages sont occupés à ce moment (Cesare avec RM, Aurélien avec Louise, et Ernest avec son appareil photo). Oui, mais pourquoi?
Il faut alors examiner la relation entre Cesare et Heinrich. Cesare utilise les compétences journalistiques d’Heinrich, mais manifestement il ne l’aime pas, et même s’en méfie. Il sait qu’Heinrich est un séducteur redoutable et pourrait être un sérieux concurrent pour lui vis à vis de RM. Il oriente donc les soupçons du policier vers le jeune Heinrich impétueux, Allemand, pris par le démon du jeu.
De son côté, Heinrich sait qu’il est le suspect numéro 1 du fait de sa nationalité allemande. De plus il se trouve fragilisé par l’histoire du vol raté du collier qui pourrait le confondre si Louise le trahissait. Donc il doit naturellement diriger le policier vers une autre piste, celle de Cesare parait évidente : à qui profite le crime (ou l’accident) : sinon à Cesare et RM au vue du buzz médiatique que va provoquer cet évènement. D’ailleurs Cesare ne l’aurait-il pas tué lui-même ? Heinrich souhaite semer le doute dans l’esprit du policier.
Donc lorsque Heinrich se trouve près du corps de Charles, il a vite aperçu ce bout de lettre, a reconnu l’écriture de Cesare et a pensé (à tort) que c’est Charles qui l’avait déchirée. En mettant ce papier dans la main de Charles, il ajoute une nouvelle couche de soupçon contre Cesare en mettant en évidence l’animosité réciproque entre les 2 hommes. La thèse de l’accident ou du meurtre par Cesare, homme jaloux, froid, amoureux de RM, prêt à tout pour éliminer un compétiteur sérieux et devenu encombrant, est alors possible.
Cesare l’emmène au salon RM suivis d’Aurélien et de Louise.
9h 27 : Heinrich ferme la porte avec Ernest et les rejoint au salon.
9h28 : Cesare appelle la police. Personne ne sort du salon
9h33 : arrivée de la police et ouverture de la loge
Mes amis, permettez moi de reprendre mon souffle. Non Ernest, arrêtez de servir à boire de ce bon cognac à nos invités, je crains qu’ils ne commencent à perdre de leur assiduité et faculté d’écoute. Les visages de RM et Louise prennent d’ailleurs une couleur qui tire de plus en plus sur celle du fameux bouquet, sauf votre respect Mesdames.
Il me reste maintenant à terminer la présentation de cette journée du 14. Ce sera le sujet de mon septième exposé.
Les jours suivants feront l’objet d’une dernière présentation, de loin la plus créative et imaginative du fait de l’absence d’éléments étayés dans le dossier de Colin…
-
29 septembre 2017 à 11 h 23 min #2094DUPONDTParticipant
Exposé 7
Ernest, pouvez-vous nous dire où nous en étions, pour m’assurer que vous suivez ?
C’est exact, à l’arrivée de la police et l’ouverture de la loge. Je poursuis donc la chronologie des évènements :
9h34 photo de la loge par la police, avec le corps de Charles. On doit aussi voir sur cette photo Ernest qui semble complètement ahuri.
Charles a le papier froissé dans la main gauche, ouverte. Je précise que cette photo n’apparaît pas dans votre dossier, Colin. Pourquoi ?
Explication : J’ai en main votre dossier complet et précis. Il va sans dire que nous vous devons respect et confiance. Qui à par vous aurait enlevé cette photo en la déchirant ? Elle faisait simplement double emploi avec celle prise par Ernest à 9h24 précisément, elle était peut-être moins nette, ou moins bien cadrée. Vous avez simplement pris soin de noter au bas de la page la présence du papier dans la main de Charles pour ne pas oublier ce point. Vous la déchirez en enlevant un peu maladroitement le scotch. Simplement. Pourquoi aller chercher plus compliqué? Vous confirmez Colin ? Merci.
9h35 : on enlève le corps de Charles. Les policiers ont mis du ruban adhésif pour en figurer le contour.
9h36 : début d’inventaire de la loge avec la troupe.
Etat d’esprit de Cesare : il a depuis quelques jours quelques inquiétudes liées aux bijoux de RM, et plus particulièrement au collier. Lorsque Louise a appelé au secours, il a bondi vers la loge, pressentant un rapport avec la présence du bijou. De plus, il sait aussi que la loge est ouverte à tout vent, et que le collier est loin d’y être en sécurité. Plusieurs personnes pourraient connaître le code, RM fait tellement confiance aux personnes! Enfin, avec Heinrich dans les parages, tout est possible. Et pour couronner le tout, il vient de se rappeler maintenant avoir vu un petit colis au courrier du matin, destiné à Heinrich. Que contenait-il?
Au moment de l’inventaire, Cesare remarque avec angoisse que le petit cadre rose a été déplacé, il n’est plus devant le coffre. Il est presque persuadé du vol du bijou, il exige qu’on ouvre le coffre séance tenante pour en avoir le cœur net.
RM ouvre le coffre, remarque quelque chose d’anormal, mais ne laisse rien paraître. Si l’imitation est parfaite, elle ne trompe pas RM qui connaît ce bijou intimement depuis des années. Une qualité de brillance très légèrement inférieure à l’original, un éclat de rubis un peu terne ? RM préfère ne rien dire pour le moment, Colin la regarde, elle reste naturelle. « Alles in Ordnung » comme dirait Heinrich.
Cesare n’a rien remarqué d’anormal dans le coffre. Il ne comprend plus, mais il est rassuré dans l’immédiat.
9h45 début d’inventaire des coulisses par les policiers
9h45 -11 h : les interrogatoires s’enchaînent : Aurélien, Louise, Cesare, Ernest, Heinrich.
10h20 Autopsie pratiqué par le médecin légiste. Le rapport est écrit sous la dictée, à la main, comme d’habitude, par son assistant qui n’a pas les compétences d’une dactylo. Le médecin confirme la mort par une fracture des vertèbres cervicales suite à une chute sur un objet contondant, un bord de table par exemple. La mort par asphyxie est estimée à 9h20. Les coups de griffes peuvent avoir été faits avant ou après le décès.
Après avoir analysé ce rapport point par point, je peux affirmer qu’il est conforme et ne doit pas être mis en doute.
Tout colle donc avec mon faisceau de présomptions, plus j’avance, plus tous les éléments s’emboîtent de façon logique.
11h-11H50 : interrogatoire de RM, le dernier. Il est classé confidentiel, preuve que rien ne peut être retenu contre elle, grâce à ses appuis hauts placés.
11H50 : grosse colère de RM contre Colin. Explication : RM laisse éclater contre ce pauvre Colin toute l’amertume et la tristesse qu’elle gardait en elle stoïquement. La mort de Charles est un vrai gâchis pour la France. Dorénavant, elle se sent seule pour faire entendre la voix de la paix, et même si sa voix porte haut et fort, elle risque d’être insuffisante. Elle gifle même ce pauvre Colin, qui accepte ce geste presque comme un honneur. Heureusement, Cesare est présent et les sépare.
11h50 – 11h55 : début de l’inventaire de la loge (sans RM). RM explique à Cesare en aparté que le bijou dans le coffre est un faux. Elle n’a pas trouvé pour l’instant d’explications et avec les policiers dans les coulisses, ce n’est pas facile d’organiser des recherches. Il y a urgence : RM et Cesare décident alors d’utiliser toute leur influence auprès de R Poincaré pour faire évacuer le Castafiore et essayer de récupérer l’original, avant le concert.
Raison invoquée pour la police : RM a besoin du plus parfait calme pour se concentrer pour le concert. Sinon elle ne répond de rien et pourrait même l’annuler purement et simplement ! R Poincaré n’est pas prêt à prendre ce risque, il demande aux policiers de se retirer. Pour RM, ne pas parler de ce bijou à la police, cela pourrait éveiller des soupçons. Pour l’instant la police recherche une valise diplomatique, ne pas les mettre sur la piste de cette disparition.
12h : départ précipité de la police – RM et Cesare n’ont pas prévu une seule chose : mise en place par Colin, c’est une sage précaution, d’un policier devant l’étagère des coulisses. Cela fait partie de la routine du métier. Son rôle : veiller à ce que rien ne bouge et que personne ne s’en approche jusqu’au retour des fouilles, vers minuit.
Il reste juste cette étagère qui n’a pas été inventoriée. Donc la police ne s’est pas encore aperçue de la présence de ces 2 indices : le bijou et la clef. La police fait une photo de cette étagère.
C’est aussi le moment où l’assistant du médecin légiste David Poisbleau amène au Castafiore le rapport d’autopsie écrit manuellement. Il le remet à la secrétaire du Directeur du Castafiore, excellente dactylo, qui utilise pour le taper la seule machine à écrire en état de fonctionnement dans le théâtre, celle d’Heinrich. L’autre machine n’a plus de ruban encreur! D’où la similitude de la frappe entre le rapport d’autopsie et la lettre d’amour d’Heinrich.
RM et Cesare réfléchissent. Ils ont beau tourner et retourner dans leurs têtes les différentes hypothèses, ils ne s’expliquent toujours pas comment le faux bijou peut se trouver dans le coffre, et plus important, où se trouve le vrai.
15h : RM décide de convoquer Louise, Aurélien, Cesare, Heinrich, Ernest pour qu’ils s’expliquent sur le rôle qu’ils ont joué pendant cette matinée catastrophique.
Louise finit par craquer et explique tout. Le vrai sur le mannequin de l’étagère, inaccessible avec le policier de garde, le faux dans le coffre.
Tout le monde en prend pour son grade : Aurélien, impulsif et violent, qui finit par avouer avoir tué sans le vouloir. Louise, surtout qui prévoyait voler le Mille Feux et la quitter pour un aventurier peu recommandable, quand on pense à tout ce qu’a fait RM pour elle, incroyable ! Heinrich qui lui avait donné cette idée, stupéfiant ! Ernest qui aurait dû mieux surveiller son trousseau de clefs au lieu de passer son temps à boire! Cesare, il aurait dû exiger la fermeture de la loge, aider Ernest à chercher les clefs. Mais bon, il n’est pas concerné par cette affaire pitoyable. RM l’épargne par rapport aux autres.
Dans cette affaire ils se tiennent tous et préfèrent cacher la vérité à Colin :
Louise pourrait ressortir l’affaire du décès d’Albert, mettant RM en difficulté, Aurélien déclarerait que Louise a fait un faux témoignage et a cherché à masquer la réalité à Colin. Heinrich pourrait accuser Louise de complicité dans le vol, Heinrich pourrait dire à RM que Cesare a contracté le démon du jeu, sans qu’elle soit au courant.
Il ne reste plus qu’à attendre que ce policier quitte l’étagère, même pour quelques minutes, cela suffirait pour récupérer les deux indices.
Les heures passent et ce satané policier de faction qui ne bouge pas d’un poil devant cette étagère!
Pour RM c’est une catastrophe : d’abord être involontairement impliquée dans cette histoire abracadabrantesque. Ensuite chanter ce soir avec un faux Mille Feuilles, désolé, je voulais dire Mille feux, vous n’y pensez pas! Impossible! Il faut annuler le concert. Cesare, à force de persuasion, réussit à la convaincre de ne rien changer au programme. Et puis, cette imitation est parfaite, on n’y verra que du (mille) feu, si vous me pardonnez l’expression. RM accepte de chanter, depuis le temps qu’elle attendait ce moment, chanter pour la paix dans cet endroit mythique.
20h : et voici l’heure du concert dédié à Charles – c’est un énorme succès comme Cesare l’avait imaginé.
Pendant ce temps, le policier de garde devant l’étagère mange le sandwich qu’il avait apporté, il a l’habitude de ces gardes de longue durée. Il ne bouge pas d’un pouce.
22 h : après le concert, RM et Cesare sont restés dans la loge. Ils attendent le départ éventuel du garde, pour satisfaire un besoin naturel par exemple. Que nenni! Il restera jusqu’au bout en faction.
23h 55 : tout le monde rentre chez soi, sauf Ernest qui assure, tant bien que mal, une présence au théâtre.
Minuit : retour des policiers pour la fin de l’inventaire des coulisses, c’est à dire la grande étagère, en l’absence des principaux témoins.
Nous arrivons maintenant à devoir expliquer comment des policiers n’ont pas relevé la présence du bijou et de la clef pour vous en faire part Colin dès le 15/7 au matin? A aucun moment de votre dossier vous ne mentionnez leur existence.
A partir du moment où vous confirmez que personne n’a pu s’approcher de cette étagère entre 12 h et minuit, et donc n’a pu prendre les deux indices, la seule explication que je vois est la suivante : avec les policiers, vous ne cherchez qu’une valise diplomatique. Vous ne portez pas attention à ce bijou, probablement de pacotille, qui est posé sur le mannequin. Il y a tellement de bazar! De même cette clef en forme de libellule, très visible sous le casque scaphandre, ne présente à vos yeux que peu d’intérêt, en tout cas elle ne doit pas avoir de lien direct avec une valise qui serait cachée dans ce bric-à-brac. La conclusion de l’inventaire sera de dire qu’il n’y a pas de valise dans cette étagère et qu’il n’y en a jamais eu probablement. Au pire, même si Colin remarque sur la photo les deux indices, quelques jours plus tard, il aura déjà reçu l’ordre de classer l’affaire et conclure à un simple décès accidentel.
Colin, travaillez un peu votre sens de l’observation, si je puis me permettre ce conseil d’ami.
Mes amis, voici terminé la présentation des éléments tels qu’ils se sont déroulés cette journée du 14 juillet. La plupart des pièces fournies dans ce dossier ont été mises en perspective. Toutes s’enchaînent avec une logique implacable.
Nous pourrions en rester là. Mais je sais pertinemment que vous souhaitez connaître la suite de cette histoire.
Ce sera le point d’orgue de la démonstration, le Feux d’artifice, le Bouquet Final, si vous voulez bien me pardonner ces expressions qui pourraient passer à tort pour de la vantardise de ma part. Mais restons lucide, pas de fausse modestie déplacée, rendons à César ce qui est à César, non pas à vous Cesare, DUPONDT triomphe une fois encore.
Ernest…, bon sang, il s‘est endormi !…
-
1 octobre 2017 à 12 h 58 min #2097DUPONDTParticipant
Exposé 8
Mes amis,
Voici comment se sont déroulés les événements qui ont fait suite à cette journée mémorable du 14 juillet
Journée du 15/7 :
1 heure du matin : les policiers quittent le Castafiore après avoir terminé l’inventaire de l’étagère.
7 heures : Ernest récupère la clef de la loge et le collier sur l’étagère. Il a été mis au courant. Par admiration pour RM, et pour ne pas avoir d’embêtements, il ne dira rien à la police.
8 heures : RM et Cesare arrivent. Ernest donne le collier à RM qui le met dans le coffre. Elle se débarrassera du faux en le jetant dans la Seine. Cesare veille à ce que la loge soit cette fois-ci bien fermée à double tour !
8h30 : arrivée de Louise, Aurélien, et Heinrich. Pas de répétition prévue ce jour.
9 heures : interrogatoires de Colin et rapport de disparition de documents. RM, Louise, Aurélien, Ernest, Cesare et Heinrich sont interrogés sur la présence ou non d’une valise diplomatique. Colin a du mal à se faire une opinion. Nous ne reviendrons pas sur ce point déjà évoqué à maintes reprises.
10 h : Heinrich écrit sur sa vieille machine son dernier article sur ce concert fabuleux du 14. Il prévoit de quitter la troupe vers le 20 juillet, le temps d’organiser son départ vers l’Allemagne. Il n’a pas de raison d’être inquiété par la police du fait de l’emprise qu’il a sur RM et Louise. Elles ne le dénonceront pas.
16+17+18/7 : DUPONDT fait travailler ses petites cellules grises. Beaucoup de fausses pistes à emprunter, de fils emmêlés à dérouler dans le bon sens. S’attacher à la dimension psychologique des personnages, et aux petits détails, c’est la clef de tout.
Le 18/ 7 : enterrement de Charles, triste et solennel.
Le 19/7, hier donc, j’ai reçu un appel du cabinet spécial du Président R Poincaré. Je dois vous avouer que comme Colin, hier, j’ai moi aussi été sommé en haut lieu de ne pas divulguer le résultat de mon enquête, quoiqu’il arrive. Il ne faut pas jeter de discrédit sur vous, RM, dans ces temps incertains, vous représentez l’image de la France qu’il ne faut surtout pas ternir. Je m’incline donc.
Nous voici arrivés au 20/7 et sacrebleu, il est déjà midi :
Rapidement trois derniers points en complément d’enquête et à titre d’information :
1 – Présence de l’article sur le fantôme du Père-Lachaise. J’avais pensé qu’il pouvait cacher quelques indices. Mais il n’a pour but que de montrer qu’Ernest collectionne les articles de son fils, qui n’ont pas forcément un rapport avec notre enquête. Et l’article est divertissant. Une véritable bouffée d’air frais dans cette ambiance plutôt confinée !
2 – La piste des deux appareils photos : Ernest, vous nous avez dit que vous utilisez un appareil offert par votre fils qui « pourrait presque tenir dans la poche de votre salopette ». Vous exagérez un peu, mais par rapport aux modèles plus anciens sur trépied, vous avez raison. D’ailleurs le concurrent direct du PJ-Lumen est celui de la marque Luminor, qui présente sur le catalogue de la manufacture française ce type d’appareil dans la rubrique « appareils de poche ».
3 – J’avais remarqué que les seuls volets qui donnaient sur une rue, ceux du salon, étaient fermés. Or nous sommes le 14 juillet, et à 9 heures le soleil est déjà haut. Les personnages sont obligés de jouer aux cartes, écrire, répéter à la lumière de lampes.
L’explication est simple, éviter que des journalistes peu scrupuleux, postés autour du théâtre, puissent faire des clichés de RM et de son entourage à partir de l’extérieur du Castafiore.
Cela m’a aussi simplifié l’enquête, en éliminant la piste d’une personne qui serait entrée dans le théâtre en s’introduisant par l’une de ces fenêtres.
Voici donc venue la fin de ma longue présentation. Je vous remercie de votre attention soutenue. Je vous laisse donc libre et sans rancune de ma part, je vous souhaite beaucoup de joie pour le futur.
Ah, RM a une proposition à me faire…
RM, ce banquet que vous avez organisé pour fêter la fin de la tournée, et auquel vous m’avez fait le plaisir de m’inviter, est tout simplement grandiose.
Maintenant que j’ai la parole, je voudrais d’abord porter un toast, à vous tous, à vos amours, à vos succès sur les scènes internationales.
Me permettez vous de vous faire part des quelques confidences recueillies pendant cet excellent repas. Plusieurs d’entre vous, le vin aidant certes, m’ont fait part de leurs projets immédiats. Cela peut intéresser tout le monde. Vous en êtes tous d’accord ? Merci.
Pour vous RM, le travail passe avant tout, vous avez l’intention de faire une croix sur ce drame. Vous avez décidé d’épouser Cesare qui restera donc votre impresario pour la prochaine tournée, qui promet être fabuleuse. Cesare, par amour pour RM, vous oubliez votre projet politique, envie qui vous démangeait. Par intérêt pour ses compétences et pour éviter qu’il ne parle, vous avez décidé de garder votre pianiste virtuose Aurélien. Louise, vous avez réussi à vous faire pardonner en rejetant l’idée et l’organisation du vol du Mille Feux sur vous, Heinrich. Aurélien, cet accident a été pour vous un électrochoc. Vous serez devenu beaucoup plus « sociable ». Vous aimez toujours autant Louise. Louise, « qui ne veut pas s’encombrer de mauvais souvenirs », a décidé d’accompagner RM dans sa prochaine tournée, elle a encore tellement de choses à apprendre d’elle.
En cachette de Cesare, Ernest vous avez prévu d’envoyer à votre fils Lucien vos 15 meilleures photos de RM et des coulisses du Castafiore. Vu le talent de votre fils, je prédis qu’il en fera des articles de journaux, plutôt même un livre pour ne pas faire double emploi avec les récits de Heinrich, un livre qui dépassera en tirage tout ce qu’il aurait pu imaginer. Heinrich partit, la couverture médiatique est assurée, et je suis sûr que Cesare finira par se frotter les mains.
Lucien, bon garçon, avec les retombées financières de son livre, pourra aider son très cher père à passer financièrement le cap de la fermeture du cabaret et lui payer une bonne cure de désintoxication. Il en a besoin.
Ernest, mais qu’est ce que m’amenez là, ENFER ET DAMNATION !!! La valise diplomatique noire. En rangeant l’étagère des coulisses, vous l’avez retrouvée, cachée sous le grand miroir…
« Mais motus et bouche cousue … je dirais même plus Botus et mouche cousue »,
ET AINSI VA LA VIE DANS LA GALAXIE ROSE-MARIE !
DUPONDT – membres de l’Association ‘Les Détectives Amateurs Eclairés »
(Coût de la cotisation annuelle pour l’année 1914: 10 francs)
Confiez-nous votre sombre affaire, nous aurons plaisir à l’éclairer !
DUPONDT – Vos dévoués amis
PS : Aviez-vous remarqué que la couverture de ce livre jeu contenait nombres d’indices pour nous aider à avancer dans l’enquête : le fait que RM ne porte pas son bijou sur elle, ce qui est pour le moins bizarre quand on sait l’importance qu’elle y accorde ! Derrière elle, on retrouve le couple de voleurs Heinrich et Louise; on aurait dû voir normalement Aurélien et Louise. En troisième ligne, les deux rivaux amoureux de RM, Cesare et Charles. Cela crevait les yeux !
-
1 octobre 2017 à 13 h 30 min #2100DUPONDTParticipant
NB : Pascal, merci pour ton élan de générosité, nous apprécions ta volonté de participer financièrement aux œuvres de bienfaisance de l’association A.D.A.E. (Association des Détectives Amateurs Eclairés).
Nous te confirmons que cette association a été dissoute en janvier 1915, suite à la guerre. Elle ne demanderait qu’à renaître de ses cendres, comme ce bel oiseau de feu, le phénix, cher à Rose-Marie. Quelques participants du forum intéressés pourraient en être les premiers membres ?
DUPONDT
-
1 octobre 2017 à 15 h 09 min #2101sam13Participant
Salut DUPONDT,
vraiment bravo pour ce travail d’écriture, c’est impressionnant. J’adore le style Dupondtesque, c’est toujours plein d’humour! 😊
Ensuite je tiens à m’excuser pour mon interruption intempestive suite à l’épisode 1, je n’avais sincèrement pas compris que tu faisais ta solution sous forme de feuilleton ! À ma décharge, quelle idée aussi cette mode lancée par Cesare Pera de ne pas finir son texte par une ponctuation… 😉
Comme je compte postuler pour l’A.D.A.E., je te fais part de quelques éléments qui ne me semblent pas très cohérents et sur lesquels je serai curieux d’avoir ton point de vue.Déjà, en ne se concentrant que sur l’épisode 6 (la journée du 14/07), et s’il n’a pas abusé du Baron Otard, voilà ce que je pense que Colin t’aurais fait remarquer:
1) Pourquoi Louise met les gants ?-Tu avances le motif de ne pas laisser d’empreintes mais, (et ça a déjà été dit) il y a déjà des centaines d’empreintes d’artistes dans la loge dont celles de Louise. De plus si Rose-Marie lui a donné le code du coffre c’est pour qu’elle l’aide à se préparer et lui fasse passer ses bijoux (sinon quel intérêt ?). Du coup il y a déjà les empreintes de Louise sur le coffre, à l’intérieur, ainsi que sur le collier, et même sur Charles puisqu’elle dit l’avoir poussé.
-Tu avances aussi l’hypothèse de cacher le sang de Charles sous ses ongles mais là aussi aucun intérêt de le dissimuler, au contraire : ça donne du crédit à son histoire.
-Reste la théorie de ne pas se piquer avec les fleurs… pourquoi pas… mais alors pourquoi garder les gants ensuite ? Ou alors, à la limite, elle a pu s’abîmer les mains en déplaçant les fleurs et elle a mis les gants seulement après pour cacher les griffures des épines… mais alors elle est bien stupide de ne pas les avoir mis avant ?!?
Je rappelle d’ailleurs à ce sujet l’interprétation très intéressante de Cactus, qui avançait l’idée que Louise avait mis les beaux accessoires de RM (tout le monde la trouve très belle) et saisissait son moment de gloire en montrant ses talents de comédienne…. A mettre peut-être en relation avec ce qui suit (et qui expliquerait que personne ne trouve à redire que Louise mette les affaires de RM) …
2) Sur l’ordre d’arrivée dans la loge suite à l’appelle de Louise.
Sur ce point, je suis totalement d’accord avec toi, car c’est le plus logique!!!
Aurélien, Heinrich, Cesare, puis Rose-Marie et enfin Ernest qui arrive et prend la photo.
Le problème c’est donc que Rose- Marie ment: elle dit qu’elle est arrivée la dernière!!!Pourquoi ?
C’est d’ailleurs assez bizarre car personne ne parle de l’arrivée Ernest. A tel point qu’au moment d’interroger Ernest, Colin, qui a interrogé les autres (mais pas RM) et qui n’a pas encore vu les photos, pense qu’il n’y est même pas pas allé : Ernest se défend p81 : « Comment ça ? Bien sûr que j’y suis allé, et au pas de course… ». Mais il ne précise pas sa position d’arrivée.
Seule Rose-Marie dit plus tard, lors de son interrogatoire (le dernier), qu’elle est arrivée la dernière, d’où l’ordre de Colin différent du notre : Ernest avant-dernier et Rose-Marie en dernière .Rose-Marie était-elle vraiment sur scène au moment du meurtre?
Ne couvrent-ils pas tous Rose-Marie?
Ne sont-ils pas en train de « poser » sur la photo du cri ?
3) Tu affirmes aussi : « 9h04 : Cesare retrouve Ernest dans la loge, lui demande de quitter prestement la pièce… ».
Faux, Cesare écoute d’abord les explications d’Ernest, puis le « manipule », « fait de la psychologie », en lui expliquant que si il retrouve les clefs sans doute que Rose-Marie le remerciera personnellement, etc…Donc il ne le vire pas tout de suite de la loge et il a bien dû s’écouler 2 à 3 minutes de discussion.
Donc, à peine sorti, Ernest a été prendre immédiatement la photo au salon à 9h07 et n’a pas eu le temps auparavant, de chercher les clefs « partout dans les coulisses » comme il l’affirme ! (au passage, bizarrement, il voit Louise mais pas Heinrich lors de la photo, ce que pour l’instant je ne m’explique pas).
4) Dans ta nouvelle version, Aurélien rejoint Heinrich au salon après avoir fait beaucoup de choses (aller dans la loge (sans croiser Cesare ?!? ) , tuer Charles, monter un plan avec Louise, modifier la scène de crimes, etc). Ce qui fait que tu estimes (en étant bien optimiste) qu’il va au salon à 9h20. La photo d’Ernest dans la loge est prise à 9h24. Comment, en moins de 3 minutes (vu le temps mis par Ernest pour gagner la loge) Aurélien a-t-il pu avoir la longue discussion avec Heinrich qui en plus a pris le temps de lire la lettre anonyme ??? C’est impossible !
5) Pour finir (c’est un peu long, je sais, désolé ), revenons maintenant en arrière…A 8h55, tu expliques qu’Ernest va déposer la bouteille de Charles à l’atelier puis va prendre en photo Rose-Marie sur scène.
Encore une fois je suis tout à fait d’accord avec toi c’est le plus logique… sauf que ce n’est pas la version d’Ernest !!!Selon lui, il prend la photo sur scène (et vérifie qu’il y a suffisamment de verres) sur le chemin de l’atelier, avec la bouteille à la main !
Je ne m’explique toujours pas cet exploit de prendre une photo (et de s’occuper des rafraîchissements) avec ce gros appareil et cette bouteille en plus dans la main…
Certes, comme l’avait suggéré Albatur, il a pu la poser sur le sol, mais normalement tout le monde ferait comme tu le dis, c’est à dire déposer la bouteille à l’atelier avant d’aller sur scène.
Charles est-il alors vraiment venu avec la bouteille ?
PS: j’ai bien aimé le coup du rapport du légiste avec la secrétaire…. Mais y’a quand même un problème… 🙁Celui-ci n’a été remis qu’après le 14 juillet puisque dans les notes manuscrites de Colin (donc le 15 juillet voir même très certainement les jours suivant), il n’a toujours pas reçu le rapport du légiste.
Donc aucune chance qu’il ai été tapé à la va-vite le 14 au Castafiore.
Je crois malheureusement qu’il va falloir admettre que la bourde de mise en page n’est pas rattrapable… 😉
-
2 octobre 2017 à 0 h 23 min #2102DUPONDTParticipant
Mon bon ami
Je viens de recevoir votre missive me demandant quelques précisions. Je reconnais bien là votre acharnement à vouloir résoudre cette énigme et j’apprécie votre soif d’informations.
Votre participation éclairante, motivée et pertinente depuis le début de cette affaire nous amène à vous accepter comme 3ème membre officiel dans notre A.D.A.E, DUPONDT, Pascal et vous.
Je vous pardonne votre intervention prématurée dès après l’exposé 1. Je mets cela sur le compte d’une fougue de bon aloi.
« Il faut battre le fer quand il est chaud » comme le disait l’un de mes amis maréchal-ferrant, et donc je réponds point par point.
Colin n’a pas abusé du cognac, je vous rassure.
Malheureusement les témoins de cette affaire sont maintenant indisponibles, et il va falloir faire sans eux.
1) Pourquoi Louise met-elle les gants ?
Certes elle peut ouvrir le coffre sans les gants, mais c’est une sage précaution de les mettre, c’est même Heinrich qui a dû lui conseiller :
a- Une analyse d’empreinte pouvait montrer que ce sont ses empreintes qui apparaissent au dessus des autres ou sont plus récentes. Elle serait la dernière à avoir ouvert le coffre, alors que RM ne lui a pas demandé.
b- Louise peut avoir le code du coffre, sans avoir le droit de l’ouvrir. RM lui a donné au cas où elle oubliait elle-même, elle est parfois si distraite…
c- Une autre possibilité : Louise n’a peut-être pas eu le temps de refermer le coffre-fort avant l’arrivée de Charles. Après l’avoir griffé, elle met à ce moment les gants pour ne pas laisser d’empreintes, j’entends pour ne pas laisser d’empreintes avec le sang de Charles. Louise avait du sang sur les ongles et les doigts. Sans gants, elle aurait laissé des traces de sang sur le mécanisme du coffre fort, c’était un indice qui immanquablement aurait conduit Colin vers la piste de collier et les bijoux. Dans la loge, elle ne trouve pas de suite sous la main un textile pour se nettoyer, et qui aurait laissé immanquablement des traces.
(De son côté, dans son désarroi, Aurélien n’a pas remarqué que la porte du coffre était restée ouverte).
d- Les roses, ça pique !
Pourquoi garder les gants ensuite ?
Je vous rappelle ma réflexion à ce sujet : « Louise ne peut s’empêcher de se regarder devant le miroir, elle se trouve vraiment belle avec ce châle, ces gants, ce collier. RM n’a qu’à bien se tenir ». Elle oublie de les ôter au moment où elle appelle au secours.
Peut-être aussi les gants sont-ils tâchés de l’intérieur, peut-être griffés. Elle préfère les garder.
…Personne ne trouve à redire que Louise mette les affaires de RM :
Rappel : RM et Louise sont comme deux sœurs, RM prête ses affaires à Louise, les personnes de la troupe l’ont très souvent vues portant certains accessoires de RM.
2) Sur l’ordre d’arrivée dans la loge suite à l’appel de Louise.
Je persiste et signe : Aurélien, Heinrich, Cesare, Ernest puis RM en dernier. Si on lit bien la déposition d’ Ernest, il a mis un peu de temps pour venir, car il avait de l’alcool sur lui, sur les chaussures, du verre brisé partout dans l’atelier, se refaire une apparence correcte, peut être essuyer ses chaussures.Mais surtout Colin doute qu’il soit allé vers la loge, car il le soupçonne d’être déjà dans un état second. Les phrases exactes d’Ernest: « en quelques secondes tout le monde était réuni dans la loge » cela ne signifie pas qu’il soit arrivé le dernier, il s’inclut dans le « tout le monde », il a probablement attendu un peu pour regarder la scène, certainement ahuri, ensuite RM est arrivée la dernière (rappel : le temps de reprendre le dessus sur son trouble passager, un souvenir fantôme venant du passé). Ernest a enfin fait la photo lorsque RM pousse son cri.
Rose-Marie était-elle vraiment sur scène au moment du meurtre?
Je réponds donc par l’affirmative.
Ne couvrent-ils pas tous Rose-Marie ? Ne sont-ils pas en train de « poser » sur la photo du cri ?
Remarque pertinente : j’ai aussi eu un doute, car la photo paraît préparée, tous les personnages semblent figés, dans un pose théâtrale. De plus RM crie au moment où Ernest la cadre pile pour réaliser une belle photo. Elle s’évanouit et reprend ses esprits très (trop) rapidement. J’ai finalement abandonné cette hypothèse qui nous conduisait sur des pistes aventureuses et mettait à mal tellement de faits avérés.
C’est toute l’enquête qu’il faudrait reprendre au point de départ. Si vous avez un déroulé cohérent confirmant votre hypothèse, c’est à dire qu’ils sont tous complices dans le but de protéger RM, je suis tout à fait prêt à en prendre connaissance.
3) Tu affirmes aussi : « 9h04 : Cesare retrouve Ernest dans la loge, lui demande de quitter prestement la pièce… ». Faux.
Je persiste dans ma réflexion : il s’est écoulé environ 1 minute, le temps de dire quelques phrases.
Ensuite les 10 minutes, qui ne peuvent être qu’approximatives dans la bouche d’Ernest, englobent le temps passé du départ de la loge au retour dans l’atelier vers 9h12. Il a donc eu le temps de chercher les clefs, peut-être plutôt 7/8 minutes au total.
…bizarrement, il voit Louise mais pas Heinrich lors de la photo :
Ne pas compliquer : Ernest est plus attiré par la gente féminine que masculine, il ne mentionne pas Heinrich, car il ne lui a pas accordé d’importance sur le moment. De plus, il avait déjà vu auparavant Heinrich jouer aux cartes avec Cesare, et trouvait normal de le retrouver dans ce salon. Par contre, il a bien observé la présence de Louise qui elle n’était pas forcément prévue au programme à cet endroit à ce moment.
4) Comment, en moins de 3 minutes (vu le temps mis par Ernest pour gagner la loge) Aurélien a-t-il pu avoir la longue discussion avec Heinrich qui en plus a pris le temps de lire la lettre anonyme ??? C’est impossible !
Il est vrai que le timing est très serré. Aurélien arrive à 9h20 dans le salon. Je pense qu’en 4 minutes, il a effectivement eu le temps de tout faire. La lecture de la lettre m’a pris 1 minute en la lisant doucement. C’est fou ce qui peut se passer comme événements en 3 minutes. D’ailleurs Heinrich dit « on a discuté entre hommes…ça a duré peut-être duré quelques minutes ». J’en conclu : peu de minutes.
5) Je ne m’explique toujours pas cet exploit de prendre une photo (et de s’occuper des rafraîchissements) avec ce gros appareil et cette bouteille en plus dans la main…
8h55 : effectivement petit ajustement par rapport à ma première déduction – Ernest ouvre à Charles et l’accompagne au bar avec la bouteille. Il vérifie de loin les rafraîchissements, écoute RM répéter, peut-être 1 minute et a le temps de faire un aller retour à l’atelier pour prendre son appareil photo et faire sa photo à 9h57.
Petite rectification au sujet du linge qui couvre la bouteille : Charles ne veut pas se salir, car la bouteille est poussiéreuse, provenant des caves de l’ Elysée. Il ne s’agit donc pas d’éviter une publicité clandestine comme j’ai pu le penser à tort au départ.
Le rapport du médecin légiste n’a été remis qu’après le 14 juillet puisque dans les notes manuscrites de Colin (donc le 15 juillet voir même très certainement les jours suivant), il n’a toujours pas reçu le rapport du légiste.
Donc aucune chance qu’il ai été tapé à la va-vite le 14 au Castafiore.
Je ne suis pas d’accord avec vous, cher confrère : dans le rapport circonstancié des événements de Colin, daté du 14 / 7, que l’on peut penser avoir été rédigé en début d’après-midi, apparaît le détail des pièces jointes. Or en annexe 3 est mentionné le rapport du médecin légiste.
Donc en début d’après-midi du 14/7, colin n’a pas encore le rapport du légiste, mais il le reçoit en fin de soirée, et il est tapé à la machine au Castafiore.
Je crois malheureusement qu’il va falloir admettre que la bourde de mise en page n’est pas rattrapable…
Je la pense au contraire justifiée.
Au final, je reste sur ma position initiale et confirme que les faits se sont déroulés comme je l’ai mentionné dans mes exposés précédents.
A vous lire, cher confrère,
DUPONDT.
-
2 octobre 2017 à 2 h 47 min #2105sam13Participant
Cher confrère,
Merci pour la rapidité de votre réponse.
Et vous me voyez ravit d’intégrer l’A.D.A.E.
Sans revenir longuement sur nos divergences de point de vue concernant ces quelques points:
1) Pour ce qui est des gants, il est étonnant que Louise n’est pas utilisé le lavabo de la loge pour se laver les mains ou ait oublié de les enlever. Mais après tout pourquoi pas, c’est un être humain alors peut-être, sous le coup de l’émotion…
2) Vous persistez et signez tout en changeant l’ordre d’arrivée de votre solution ?!? 😉
Finalement je vois que vous vous ranger à l’avis de Colin dans son rapport circonstancié des événements: Ernest puis Rose-Marie en dernière…
Ensuite, oui c’est vrai que leur pose est théâtrale sur la photo de la scène de crime, surtout celle de Césare… Et si la photo n’est pas « truquée », je me demande pour l’instant ce que celui-ci peut bien cacher dans sa poche…
3) Ernest a aussi bien pu aller prendre la photo de Louise puis se boire du Baron Otard dans l’atelier au lieu de chercher les clefs. Mais force est de constater qu’il n’hésite pas à mentir ou se plante complètement dans le timing, ce qui est étonnant lui qui est si précis.
4) Pour moi le timing est trop serré mais bon après c’est peut-être subjectif…
5) D’accord, mais dans sa déclaration Ernest ne revient pas prendre la photo. Il dit bien que tout se fait sur le chemin de l’atelier. Encore un petit mensonge de celui-ci ?!?
Enfin pour le rapport du légiste c’est bien vu effectivement, il est tapé à la machine p10 dans les pièces jointes. Le problème c’est qu’il est écrit en mention manuscrite p13 sur le même rapport : « nous attendons toujours le rapport du légiste » ce qui indiquerait qu’il ne l’a pas encore le 14/7!!! Je crois qu’on vient de débusquer une deuxième bourde concernant ce maudit rapport… 😊
En tout cas bravo encore, et merci pour ces precisions.
-
2 octobre 2017 à 23 h 41 min #2106DUPONDTParticipant
Mon cher confrère,
Je réponds à tes nouvelles remarques :
1) « Pour ce qui est des gants, il est étonnant que Louise n’est pas utilisé le lavabo de la loge pour se laver les mains ou ait oublié de les enlever. Mais après tout pourquoi pas, c’est un être humain alors peut-être, sous le coup de l’émotion… »
J’approuve, dans une situation de stress intense, même si l’on s’appelle Louise « l’aventurière », on prend ce qu’on a sous la main pour cacher vite une preuve accablante.
2) Vous persistez et signez tout en changeant l’ordre d’arrivée de votre solution ?!?
Bonne remarque qui prouve que même les plus grands peuvent oublier et changer d’avis. Je garde RM en position finale.
« je me demande pour l’instant ce que celui-ci peut bien cacher dans sa poche… »
Je pense que c’est une attitude qui se veut amicale, rassurante, voire un peu désinvolte, peu appuyée. Nous en déduisons naturellement que RM n’a pas encore accepté de répondre à la déclaration d’amour de Cesare, faite sur la scène juste avant. Sinon il l’aurait pris dans ses bras. Il ne tient rien dans sa poche.
4) « Pour moi le timing est trop serré mais bon après c’est peut-être subjectif… »
Nous restons donc sur nos positions respectives.
3) « Ernest a aussi bien pu aller prendre la photo de Louise puis se boire du Baron Otard dans l’atelier au lieu de chercher les clefs. Mais force est de constater qu’il n’hésite pas à mentir ou se plante complètement dans le timing, ce qui est étonnant lui qui est si précis. 5) D’accord, mais dans sa déclaration Ernest ne revient pas prendre la photo. Il dit bien que tout se fait sur le chemin de l’atelier. Encore un petit mensonge de celui-ci ?!? »
A mon humble avis, ce ne sont pas des mensonges. Ernest a le profil de la personne honnête, serviable, qui veut bien faire. Il nous dit « j’ai parfois tendance à m’égarer un petit peu au milieu de tous ces souvenirs », j’ai la faiblesse de le croire. L’alcool bien sûr accentue ses troubles de mémoire.
« Enfin pour le rapport du légiste c’est bien vu effectivement, il est tapé à la machine p10 dans les pièces jointes. Le problème c’est qu’il est écrit en mention manuscrite p13 sur le même rapport : « nous attendons toujours le rapport du légiste » ce qui indiquerait qu’il ne l’a pas encore le 14/7!!! Je crois qu’on vient de débusquer une deuxième bourde concernant ce maudit rapport… »
La encore, nous pouvons faire preuve de discernement et ne pas conclure trop hâtivement. Vérifions l’aspect chronologique :
Après la déposition de RM, Colin rédige son rapport. On peut supposer qu’il s’y attelle entre 15 heures et 17 heures. Il a dû quitter le Castafiore à midi, ne l’oublions pas, ce qui lui laisse le temps. Il se relit et note en rouge qu’il n’a toujours pas reçu le rapport du légiste vers 17 heures.
Vers 19 heures, voici enfin le rapport, il le place en annexe 3, il oublie simplement de rayer sa note en rouge.
Plus généralement ses notes en rouge ne sont pas datées.
DUPONDT
-
3 octobre 2017 à 3 h 05 min #2107sam13Participant
Bonsoir DUPONDT,
La secrétaire reçoit le rapport à taper au Castafiore à 12h00 mais Colin ne le reçoit qu’à 19h00… C’est un peu long mais bon, après tout ça n’a pas grande importance…
Par rapport à la photo de la scène de crime, j’essaierai de formuler une hypothèse où plusieurs personnages (dont Louise) couvrent Rose-Marie, son alibi étant assez léger.
Et vu qu’elle met une baffe à Colin, assez gratuitement il faut le dire, je la vois bien en mettre une plus sévère à Charles , ce qui voudrait dire bien sûr qu’elle a quitté la scène, la joue de ce dernier étant intacte quand il trinque avec Ernest.
Par contre, ne comptant pas réécrire une autre solution complète, je te fais part ci-dessous de ma version concernant les deux appareils photos et la photo arrachée, qui pourrait t’intéresser et qui est sensiblement différente de la tienne. Je ne l’avais pour l’instant pas posté sur le forum, vu que c’est un raisonnement et que ça n’apporte pas vraiment d’éléments nouveaux à l’enquête:
Je trouve très très étonnant que Cesare, lors de son interrogatoire dit avoir peur que des « photos volées » de Rose-Marie soient publiées, alors qu’il laisse Ernest se balader avec son appareil (à flash) et prendre des photos, son fils étant de plus journaliste !!!
Vu que Cesare est en avance sur son temps, je pense qu’il a compris l’énorme publicité, que peut représenter la publication de “photos volées”.
Non seulement il laisse sciemment Ernest les prendre, mais il lui a même demandé de faire ces photos pour son fils!!!
C’est au final la seule explication logique que je vois pour qu’ Ernest puisse prendre ses photos en toute impunité.
Sachant que les autres, pour justifier leurs alibis, vont raconter à la police qu’il ne cesse de prendre des photos, Ernest montre à Colin son appareil miniature PJ-Lumen pour faire croire qu’il a pris les photos discrètement, en “se rendant invisible”.
Cependant il sera bien obligé de lui remettre plus tard l’appareil à flash (qui appartient à son fils ? À Cesare ?) bien moins discret et très encombrant, avec lequel il a vraiment pris les photos du 14 juillet.
Les photos de Rose-Marie, prises les jours précédents, ont été développées dans l’atelier et seront remises à son fils le 14 juillet à 15h comme précisé dans ses notes.
Mais toutes les photos prises le 14 juillet sont saisies par la police.
J’en viens alors à penser que lors du caviardage du dossier, la photo déchirée à simplement été récupérée par Cesare en vu d’être publiée pour maintenir le buzz autour de l’affaire du Castafiore.
Il ne s’en cache d’ailleurs pas, cette affaire est une formidable publicité pour Rose-Marie.
-
3 octobre 2017 à 23 h 45 min #2118DUPONDTParticipant
Cher Sam Treize,
J’ai lu avec attention vos nouveaux éléments et je vous remercie de me mettre à contribution.
J’y réponds point par point, car vous me demandez mon avis. Mais, pris tel quel, ils n’apportent pas de nouvelles pistes d’étude à approfondir en ce qui me concerne.
« Par rapport à la photo de la scène de crime, j’essaierai de formuler une hypothèse où plusieurs personnages (dont Louise) couvrent Rose-Marie, son alibi étant assez léger. Et vu qu’elle met une baffe à Colin, assez gratuitement il faut le dire, je la vois bien en mettre une plus sévère à Charles, ce qui voudrait dire bien sûr qu’elle a quitté la scène, la joue de ce dernier étant intacte quand il trinque avec Ernest ».
Je ne suis pas d’accord avec cette hypothèse : à mon sens, RM n’a strictement aucune raison de gifler Charles, puisqu’elle commence à croire à une idylle naissante possible. Je suis curieux de lire votre hypothèse que vous détaillerez par la suite.
Je trouve très très étonnant que Cesare, lors de son interrogatoire dit avoir peur que des « photos volées » de Rose-Marie soient publiées, alors qu’il laisse Ernest se balader avec son appareil (à flash) et prendre des photos, son fils étant de plus journaliste !!!
Comme Ernest est salarié du théâtre, on peut penser qu’il n’a pas d’ordre à recevoir de Cesare. Cesare ne peut lui interdire de prendre des photos des artistes et des salles. Le droit à l’image n’existe pas encore. Cesare peut juste lui interdire d’en tirer profit et lui demander de ne pas les divulguer. Il y veillera au départ, mais laissera faire Ernest par la suite devant l’intérêt publicitaire que présentera la diffusion du livre de Lucien.
D’ailleurs, Ernest prends des photos avec cet appareil depuis probablement plusieurs semaines. On voit des photos d’autres artistes qui ont précédés le concert de RM, elles sont en train de sécher dans son atelier.
Sachant que les autres, pour justifier leurs alibis, vont raconter à la police qu’il ne cesse de prendre des photos, Ernest montre à Colin son appareil miniature PJ-Lumen pour faire croire qu’il a pris les photos discrètement, en “se rendant invisible”.
Je réitère ma position à ce sujet : Dans cette histoire, il n’y a qu’un seul PJ-Lumen et c’est l’unique appareil qu’Ernest utilise. Il veut simplement montrer les progrès de la science en exagérant son propos.
Pour information, je te rappelle qu’en 1914, les appareils photos miniatures qui puissent « presque rentrer dans une poche de salopette »permettent uniquement de réaliser des tous petits formats 5*7, donc très peu intéressants au regard des sujets que veut prendre Ernest et de la qualité exigée pour l’édition dans un livre.
Les photos de Rose-Marie, prises les jours précédents, ont été développées dans l’atelier et seront remises à son fils le 14 juillet à 15h comme précisé dans ses notes.
Dans sa façon de prendre ses notes, Ernest aurait écrit le 15 derrière le 147. Donc je reste sur l’idée des 15 photos, et non pas de 15 heures. De plus Ernest avait certainement aussi prévu d’en faire le soir du concert. Elles n’auraient été disponibles que le 15 7.
D’ailleurs, en aparté, dans l’emploi du temps d’Ernest il faut penser à caler le tirage : dans l’après – midi du 14 certainement.
Mais toutes les photos prises le 14 juillet sont saisies par la police.
Exact – en fin d’après-midi certainement
J’en viens alors à penser que lors du caviardage du dossier,
Caviardage signifie la suppression intentionnelle de certains éléments du dossier de Colin, ce que je ne crois pas, nos avis divergent aussi sur ce point. Le dossier est intègre et complet.
la photo déchirée à simplement été récupérée par Cesare en vu d’être publiée pour maintenir le buzz autour de l’affaire du Castafiore.
Cesare n’aurait pas pris le risque de subtiliser le dossier de Colin pour arracher une photo. Si ce n’est pas Colin qui a arraché la photo, à sa place je fais faire immédiatement une prise d’empreintes sur le dossier et la feuille concernée. Bien sûr Cesare pouvait aussi porter des gants !
De plus Colin aurait signalé le vol de cette photo, cela n’apparaît nulle part dans ses notes.
Il ne s’en cache d’ailleurs pas, cette affaire est une formidable publicité pour Rose-Marie.
De là à voler une photo dans le dossier du policier ! Il y aurait d’autres moyens pour s’en procurer une autre, un nouveau tirage d’Ernest par exemple à partir de sa plaque, contre autorisation de diffuser les photos de RM.
A moins que ce soit Colin lui-même qui est enlevé cette photo pour la monnayer auprès de journalistes. Mais, loin de moi cette idée.
DUPONDT
-
4 octobre 2017 à 8 h 59 min #2121sam13Participant
Merci DUPONDT pour ton avis éclairé.
Pris telle quelle, mon hypothèse « n’apporte pas de nouvelles pistes d’étude », je suis d’accord avec toi, c’est d’ailleurs pour ça que je ne l’ai pas posté comme nouvel élément sur le forum.
Ceci dit elle me permet de supprimer certaines hypothèses qui pourrait naitre (dans mon cerveau), du fait qu’Ernest prenne des photos sans se cacher, paradant avec son appareil photo a flash devant Cesare qui ne trouve rien à redire, tout en ayant peur que des photos volées soit publié.
Bien que, n’étant pas l’élément central de l’affaire, tes remarques m’ont été très précieuses et m’ont obligé à être plus précis sur certains points:
Je ne suis pas d’accord avec cette hypothèse : à mon sens, RM n’a strictement aucune raison de gifler Charles, puisqu’elle commence à croire à une idylle naissante possible.
J’en vois une au contraire, Cesare entendant Charles parlant à Ernest de Rose-Marie (photo « un cadeau d’anniversaire ») comme d’un trophée de chasse, il va voir Rose-Marie et lui suggère d’aller faire un tour à l’atelier…
Comme Ernest est salarié du théâtre, on peut penser qu’il n’a pas d’ordre à recevoir de Cesare.
Il ne faut pas oublié qu’on est en 1914, hein… Ernest va pas sortir à Cesare le code du travail! Donc vu l’époque, il obéit à tous les personnages de l’affaire pour une raison de classe sociale (il dit d’ailleurs qu’il sait « où est sa place »). Donc il est impossible qu’il s’oppose à Cesare s’il lui demande d’arrêter de prendre des photos, ou lui demande de le faire.
D’ailleurs, Ernest prends des photos avec cet appareil depuis probablement plusieurs semaines. On voit des photos d’autres artistes qui ont précédés le concert de RM, elles sont en train de sécher dans son atelier.
Oui c’est exactement là qu’on est pas d’accord. Pour toi il n’y a qu’un appareil photo, pour moi il y en a deux. Après tu as peut-être raison, vu que je me suis bien planté sur la machine à écrire… 😊
Pour moi il prend ces photos anciennes avec le PJ-Lumen , d’ailleurs ça ne semble pas être des photos volées. Les artistes semble poser. Le temps d’exposition étant long avec ce type d’appareil, il a dû demander leur autorisation. Il a d’ailleurs pu faire de même avec Rose-Marie qui a pu accepter qu’il l’a prenne en photo. Puis, sentant venir une belle opportunité publicitaire, Cesare propose à Ernest un appareil plus volumineux mais instantané avec le flash et plus adapté pour une publication dans un journal.
En fait ça colle bien avec le fait que Cesare veut se lancer dans un genre de « presse people »!!! 😃 Il ne faut pas oublier que Cesare a demandé à Heinrich de raconter leur quotidiens donc des détails de l’intimité de Rose-Marie…
D’ailleurs, en aparté, dans l’emploi du temps d’Ernest il faut penser à caler le tirage : dans l’après – midi du 14 certainement.
J’ai jamais dit qu’Ernest devait remettre les photos du 14 juillet à Lucien ce jour là, mais c’est les photos des jours précédents qu’ils a déjà tiré. Les photos du 14 juillet il avait prévu de les tirer le lendemain (ou même plus tard), pour une publication les jours suivants.
De là à voler une photo dans le dossier du policier ! Il y aurait d’autres moyens pour s’en procurer une autre, un nouveau tirage d’Ernest par exemple à partir de sa plaque.
Pas possible, Ernest dit au policier qu’il vont avoir besoin de son appareil. C’est la police qui fait les tirages, Cesare n’a pas accès à la plaque pour un nouveau tirage. Vu qu’il ne veut pas voir sa tête apparaître à la une des journaux , Cesare vole la photo de la scène à de crime prise par la police plutôt que celle d’Ernest.
Le dossier est intègre et complet.
J’entends par dossier caviardé le fait que Cesare a gribouillé certains passage le concernant, et qu’une photo a été arrachée (par Cesare pour moi).
Loin de moi l’idée d’accuser ce brave Colin… 😃
-
4 octobre 2017 à 23 h 46 min #2127DUPONDTParticipant
Cher Sam Treizième du nom,
Nous voici donc rendu à aller au fond des choses sur quelques éléments à la marge, ce que j’apprécie. Dommage que nous ne soyons que deux pour échanger.
Il faudra enquêter sur la disparition des autres collègues, Albatur- Ceddun – Cédric – Coralie-Julien et autres …
Cesare entendant Charles parlant à Ernest de Rose-Marie (photo « un cadeau d’anniversaire ») comme d’un trophée de chasse, il va voir Rose-Marie et lui suggère d’aller faire un tour à l’atelier…et gifle Charles du fait de sa goujaterie.
C’est une hypothèse ma foi intéressante, mais j’apporte trois contradictions :
Je vois mal Cesare se « rabaisser » en rapportant à RM qu’il a entendu par hasard (en écoutant aux portes?) les bribes d’une conversation entre Ernest et Charles, que Charles se serait vanté de compter RM à son prochain palmarès devant Ernest. Charles selon moi a plus d’élégance et de tact, et ne se serait pas confié de cette façon à Ernest.
RM aurait aussi probablement giflé Cesare pour le punir de rapporter, voire de colporter, ce genre d’information. Finalement ce serait l’arroseur arrosé.
Avec votre hypothèse, RM se rend à l’atelier furieuse, Aurélien, Ernest, Cesare se trouvent complices de faux témoignage. C’est toute l’enquête qu’il faut re-dérouler.
Comme Ernest est salarié du théâtre, on peut penser qu’il n’a pas d’ordre à recevoir de Cesare.
Il ne faut pas oublié qu’on est en 1914, hein… Ernest va pas sortir à Cesare le code du travail! Donc vu l’époque, il obéit à tous les personnages de l’affaire pour une raison de classe sociale (il dit d’ailleurs qu’il sait « où est sa place »). Donc il est impossible qu’il s’oppose à Cesare s’il lui demande d’arrêter de prendre des photos, ou lui demande de le faire.
J’entends vos arguments, mais je reste néanmoins sur ma position
Pour toi il n’y a qu’un appareil photo, pour moi il y en a deux. Après tu as peut-être raison, vu que je me suis bien planté sur la machine à écrire…
Cher confrère, un seul appareil photo, c’est mon dernier mot, Sam treize. S’il fallait une dernière preuve : dans la feuille individuelle de renseignements d’Ernest, Colin précise l’existence d’un seul appareil, cadeau de son fils, son seul ami avec sa bouteille. Avec deux appareils en circulation, Colin aurait mentionné l’existence du deuxième, plus gros, plus difficile à manipuler. De plus Ernest peu doué pour le matériel moderne, aurait eu pas mal de difficulté à apprendre les deux modes de fonctionnement.
Pour moi il prend ces photos anciennes avec le PJ-Lumen , d’ailleurs ça ne semble pas être des photos volées. Les artistes semblent poser. Le temps d’exposition étant long avec ce type d’appareil, il a dû demander leur autorisation. Il a d’ailleurs pu faire de même avec Rose-Marie qui a pu accepter qu’il l’a prenne en photo. Puis, sentant venir une belle opportunité publicitaire, Cesare propose à Ernest un appareil plus volumineux mais instantané avec le flash et plus adapté pour une publication dans un journal.
En fait ça colle bien avec le fait que Cesare veut se lancer dans un genre de « presse people »!!! Il ne faut pas oublier que Cesare a demandé à Heinrich de raconter leur quotidien donc des détails de l’intimité de Rose-Marie…
Je conserve mon jugement : ce ne sont pas des photos volées tant qu’Ernest ne les a pas données à son fils pour son livre sans l’accord de Cesare et de toute la troupe d’ailleurs.
Si les personnages ont effectivement l’air de poser sur la scène de la loge avec Charles à terre, c’est simplement, comment dire, un effet d’optique de la photo qui a tendance à figer et grossir les situations et gestes. Je pense qu’il ne faut intégrer le temps d’exposition pour ces appareils, sinon les personnages auraient l’air de poser sur toutes les photos, ce qui n’est pas le cas.
(Pour moi, l’aspect théâtral de cette image est intentionnel de la part de l’auteur, car elle met bien en avant chaque geste et attitude des personnages. C’est le clou de l’énigme, frapper nos esprits et notre intérêt pour l’illustration concernant le lieu de l’accident. Les autres photos semblent beaucoup plus « naturelles » et prises sur le vif).
J’ai jamais dit qu’Ernest devait remettre les photos du 14 juillet à Lucien ce jour là, mais c’est les photos des jours précédents qu’ils a déjà tiré. Les photos du 14 juillet il avait prévu de les tirer le lendemain (ou même plus tard), pour une publication les jours suivants.
Petite mise au point nécessaire. Merci
Ernest dit au policier qu’ils vont avoir besoin de son appareil. C’est la police qui fait les tirages, Cesare n’a pas accès à la plaque pour un nouveau tirage.
A la lumière de cette information pertinente, je dois reconnaître mon approximation, c’est effectivement la police qui doit faire les tirages et non Ernest. Un nouveau tirage semble compromis. Toutes mes félicitations pour cette précision. Mais je vous rappelle que d’après mes conclusions, c’est Colin qui a enlevé de son dossier cette photo prise par la police qui faisait double emploi (peut-être moins bien cadrée ou plus floue) avec celle d’Ernest.
Vu qu’il ne veut pas voir sa tête apparaître à la une des journaux, Cesare vole la photo de la scène à de crime prise par la police plutôt que celle d’Ernest.
Je dois admettre que je ne vous suis pas sur ce point précis.
J’entends par dossier caviardé le fait que Cesare a gribouillé certains passage le concernant, et qu’une photo a été arrachée (par Cesare pour moi).
Maintenant, un point effectivement resté dans l’ombre, les ratures noires sur quelques lignes du dossier. Quelqu’un a effacé plusieurs notes rouges de Colin et des mots écrits en noirs qui concernaient Cesare sur deux éléments : le fait que Louise l’ait vu espionner Charles et Ernest à la porte de l’atelier et qu’il ait écrit la lettre anonyme.
Qui a pu commettre ce geste ? Colin ou Cesare, principal concerné ? Une autre personne ?
Remarques préliminaires : Colin raye avec son stylo rouge quand il a des modifications à apporter, là il s’agit d’un stylo noir. En outre, il n’y a pas que les notes rouges qui sont gommées, certains mots tapés en noir le sont également. Quand j’ai dit cela, je n’ai rien dit, ou je n’ai pas dit suffisamment. Donc je poursuis.
Pourquoi avoir pris cette précaution d’effacer certains passages? Le sujet devient intéressant et nécessite un développement de nature cartésienne.
Concernant « l’écoute indiscrète » : ce n’est pas en masquant simplement son nom dans la déposition de Louise que Cesare, si c’est lui, puisse espérer ne pas être reconnu. Son nom transpire entre les lignes et les mots. Pas besoin d’être DUPONDT ou Sam treize pour arriver à cette conclusion. Déduction simple. Louise explique avoir juste quitté Heinrich au salon et avoir vu X derrière la porte de l’atelier. Aurélien est avec RM sur la scène, Heinrich est dans le salon, Charles et Ernest sont dans l’atelier, donc il ne reste plus que Cesare qui puisque être derrière la porte de l’atelier à espionner Ernest et Charles. Tout ce qu’elle dit accuse Cesare. Donc si Cesare avait voulu détourner l’attention sur un autre personnage, il aurait dû effacer tout le paragraphe et pas seulement son nom.
De même son nom est gommé du rapport circonstancié des événements. C’est très maladroit, car là encore, on devine sans grand effort que c’est de Cesare qu’il s’agit (« réussite du personnage », « intimidant » …).
Concernant la pièce n°2 : lettre déchirée. Cesare aurait effacé son nom ? Mais il est évident que c’est lui l’auteur de cette lettre, il suffit de deux secondes d’examen graphologique de première année de cours élémentaire de la police scientifique pour s’en rendre compte.
De plus dans son procès-verbal, il aurait aussi gommé le fait qu’il a écrit cette lettre. D’ailleurs on peut déchiffrer derrière les ratures en noir la phrase dans son ensemble (attention à ne pas déchirer la feuille comme le ferait certains peu digne de faire partie de l’association A.D.A.E.) : « il confirme donc qu’il a bien pris le temps d’écrire une lettre à l’attention de Rose-Marie ». C’est relativement simple à déchiffrer là encore.
Par contre la dernière phrase gribouillée de son Procès verbal nécessite une concentration toute particulière. Malgré cette concentration toute particulière, impossible de la déchiffrer à moins de finir avec un nœud au cerveau et des neurones en miettes. Je suppose que Colin écrit sur le mensonge de Cesare qui parle du silence anormal dans les coulisses pour cacher le fait qu’il espionnait Charles et César.
Autre point : inversement, Cesare ne masquerait pas dans son procès verbal le fait qu’il avait l’habitude de jouer aux cartes avec Heinrich, sans que RM soit au courant. Or c’était très compromettant pour lui et pouvait susciter une grosse colère de RM. Et là aussi, il demande à Colin de taire ce fait.
Je conclue que Cesare n’a pas subtilisé le dossier de Colin dans le but de gommer quelques phrases et mots précis le concernant, qui pourraient être compromettants à son endroit. Ce ne sont que des preuves partielles qui font partie d’un ensemble de faits cohérents, confirmés et facilement connus : oui, Cesare espionnait Charles et Ernest, oui, il a écrit la lettre anonyme.
Cesare, si c’était lui, aurait tenté d’effacer des paragraphes entiers d’éléments compromettants dans l’ensemble du dossier.
Pour l’instant à ce stade de ma réflexion, je ne vois pas d’explication rationnelle à ces ratures qui participerait à la résolution de l’enquête. Selon moi, il ne faut donc pas attacher une importance particulière à ces gommages, et j’élimine toute idée de caviardage de dossier.
Sinon pour ajouter à la marge une petite difficulté, certes agréable à résoudre, aux détectives que nous sommes ?
DUPONDT
-
5 octobre 2017 à 20 h 14 min #2131sam13Participant
Bonsoir DUPONDT,
J’ai lu avec attention vos dernières remarques. Et j’aimerais revenir, si vous le voulez bien, sur certaines d’entre elles.
Avec votre hypothèse, RM se rend à l’atelier furieuse, Aurélien, Ernest, Cesare se trouvent complices de faux témoignage.
Exactement, ça sera probablement le départ de la chronologie alternative que j’essaierai de proposer dans quelques temps.
En fait je ne suis pas vraiment convaincu par la théorie de la griffure post-mortem de Louise sur Charles. Je ne vois pas tellement l’intérêt pour Louise de faire ça, à par lui faire perdre un temps précieux. Et comme on sait que Rose-Marie a la baffe facile (n’est-ce pas inspecteur Colin ?!?) …
Après, pour ce qui est des faux témoignages pour protéger Rose-Marie, je suis d’accord pour Ernest et Cesare, après pour Aurélien je ne sais pas encore, il a pu quitter la scène avant que Cesare n’arrive…
Pour moi, l’aspect théâtral de cette image est intentionnel de la part de l’auteur, car elle met bien en avant chaque geste et attitude des personnages. C’est le clou de l’énigme, frapper nos esprits et notre intérêt pour l’illustration concernant le lieu de l’accident.
C’est fort possible, vous avez sans doute raison.
Mais dans le cas contraire, je remarque que seuls Heinrich et éventuellement Aurélien semblent avoir une réaction “naturelle” et appropriée en de pareilles circonstances…
Malgré cette concentration toute particulière, impossible de la déchiffrer à moins de finir avec un nœud au cerveau et des neurones en miettes. Je suppose que Colin écrit sur le mensonge de Cesare qui parle du silence anormal dans les coulisses pour cacher le fait qu’il espionnait Charles et César.
Alors pour vous éviter un claquage de neurone, ce qui serait bien fâcheux, je vous donne une bonne partie de la phrase que j’ai déchiffré avec une méthode bien plus efficace qu’une tentative de gommage (c’est tout simplement en mesurant la longueur des mots manuscrits de Colin sur les autres pages…).
Je mets en gras le “s” minuscule bien visible qui a échappé aux ratures pour bien voir de quelle partie de la phrase il s’agit:
“… nous lui avons demandé s’il /n’avait pas surveillé/ avait pu surveiller/ l’atelier”.
Ça fait écho aux déclarations de Louise raturées p52:
“Cesare était si occupé à surveiller l’atelier”.
Bon on s’en serait douté, on est bien d’accord… 😉
Cesare, si c’était lui, aurait tenté d’effacer des paragraphes entiers d’éléments compromettants dans l’ensemble du dossier.
Alors déjà, bien qu’il ait le bras long, il n’a pas eu forcément le dossier dans les mains très longtemps pour le caviarder. Il n’était pas non plus forcément dans un endroit très discret pour le faire.
Mais surtout il ne faut pas oublier que c’est un jeu ! Si Cesare (ou la personne qui l’a fait pour lui) avait caviardé correctement le dossier, on n’aurait plus beaucoup d’éléments pour enquêter !
Je pense que l’auteur veut simplement nous faire comprendre que Cesare a eu accès au dossier. Pourquoi ? À part, selon moi, pour nous indiquer que c’est lui qui a arraché la photo… et donc pour un motif certainement bien plus important que celui que j’avance pour l’instant, je ne vois pas… ☹️
Concernant la pièce n°2 : lettre déchirée. Cesare aurait effacé son nom.
Comme vous l’avez brillamment fait remarquer dans votre première solution, la lettre n’a pas de ponctuation finale donc n’a pas été écrite jusqu’au bout donc aucune chance qu’elle ait été signée tout simplement.
Je me suis demandé aussi pourquoi Cesare griffonne le passage de la lettre mais ne la subtilise pas lors du “caviardage” du dossier. En fait je crois simplement qu’elle lui a permis au moment où Colin enquêtait de confirmer son alibi. Vu qu’elle n’est pas signée, aucun risque pour lui que quelqu’un viennent un siècle plus tard faire une analyse graphologique… ah ben si en fait… 😉
Enfin, dans votre première solution, Pascal vous fait remarquer que vous avez écarté certains documents un peu vite. Ne pensez-vous pas qu’il s’agit de l’article du Père-Lachaise ? Je n’ai pas non plus beaucoup d’éléments dessus, pour l’instant tout au plus une ou deux théories un peu hasardeuses je l’avoue…
Car on a volontier relié Hortense à Heinrich du fait que ça collait bien à nos theories, mais un constat s’impose:
si la rencontre d’Heinrich et d’Hortense dans les grands magasins est de l’ordre du probable, celle d’Heinrich et d’Honoré est de l’ordre de la certitude !!!
Impossible de faire un article sur le Père-Lachaise sans en rencontrer le gardien !!!
Ça fait beaucoup de morts parmi les dernières rencontres d’Heinrich pour être une simple coïncidence selon moi…
- Cette réponse a été modifiée le il y a 7 années et 1 mois par sam13.
-
5 octobre 2017 à 22 h 54 min #2133DUPONDTParticipant
Cher ami,
Je prends le temps de vous répondre sur quelques points précis.
« ça sera probablement le départ de la chronologie alternative que j’essaierai de proposer dans quelques temps ».
Nous attendrons donc maintenant votre propre chronologie.
Je mets en gras le “s” minuscule bien visible qui a échappé aux ratures pour bien voir de quelle partie de la phrase il s’agit:
“… nous lui avons demandé s’il /n’avait pas surveillé/ avait pu surveiller/ l’atelier”.
Bravo pour cette déduction.
Mais surtout il ne faut pas oublier que c’est un jeu ! Si Cesare (ou la personne qui l’a fait pour lui) avait caviardé correctement le dossier, on n’aurait plus beaucoup d’éléments pour enquêter !
Je suis d’accord
Je pense que l’auteur veut simplement nous faire comprendre que Cesare a eu accès au dossier.
Je ne suis pas d’accord. Rappel : pour moi l’auteur a ajouté une petite difficulté, certes agréable à résoudre, aux détectives que nous sommes ? Pas de caviardage de dossier.
Concernant la pièce n°2 : lettre déchirée. Cesare aurait effacé son nom.
aucune chance qu’elle ait été signée tout simplement.
J’ai voulu non pas parler de la signature manquante, mais du gommage du nom de « Cesare Pera » sur le texte écrit par Colin au dessus des morceaux de lettre.
Enfin, dans votre première solution, Pascal vous fait remarquer que vous avez écarté certains documents un peu vite. Ne pensez-vous pas qu’il s’agit de l’article du Père-Lachaise ?
Non, ma deuxième solution est beaucoup plus complète que la première, j’ai le sentiment de ne pas avoir laissé de documents importants de côté.
si la rencontre d’Heinrich et d’Hortense dans les grands magasins est de l’ordre du probable, celle d’Heinrich et d’Honoré est de l’ordre de la certitude !!!Impossible de faire un article sur le Père-Lachaise sans en rencontrer le gardien !!!Ça fait beaucoup de morts parmi les dernières rencontres d’Heinrich pour être une simple coïncidence selon moi…
C’est possible, mais dans ce cas il faut présenter l’intérêt de cet événement dans le cadre de l’enquête. L’article ne nous permet pas de déduire des faits précis en relation avec notre enquête. On peut bien entendu s’amuser à écrire un roman sur la relation entre le gardien M Damour, Heinrich, le fantôme, Théodore Esseul, cela pourrait commencer ainsi :
T Esseul, riche capitaine d’industrie, avait décidé de se faire enterrer avec les bijoux de sa tendre épouse. Lors de la fermeture du cercueil, il y eut un témoin oculaire, malgré lui, le gardien du musée. Bavard, et lors d’une discussion un peu arrosée, il a confié à Heinrich, qui sait faire parler les hommes comme les femmes, ce secret. Il lui a aussi parlé de son pauvre cœur malade. Heinrich décide donc de monter un plan pour subtiliser les bijoux…..
Je vous laisse maintenant à votre propre travail de déduction. Nous attendrons avec impatience la présentation de votre propre solution complète pour y apporter nos commentaires.
DUPONDT
-
5 octobre 2017 à 23 h 45 min #2134sam13Participant
Merci DUPONDT,
Pour avoir pris le temps d’apporter des précisions sur votre solution très pertinente, et d’avoir accepté de donner votre point de vue ou votre sentiment sur quelques autres pistes. Ce fut pour moi très instructif.
Je ne pense pas faire une solution complète… En tout cas je n’aurais pas le courage de faire un travail aussi titanesque que votre dernière solution, qui plus est, écrite avec talent.
Je vais pour ma part me concentrer sur la chronologie, ce sera déjà pas mal…
Vous recevrez ma cotisation pour l’A.D.A.E. sous peu… 😉
À bientôt,
samXIII
-
6 octobre 2017 à 12 h 59 min #2135DUPONDTParticipant
Mon bon ami,
Vos compliments font naître chez moi un sentiment de fierté et de joie, croyez bien que je suis flatté.
De votre côté, en plus de votre goût raffiné, nous pouvons mettre à votre crédit beaucoup de persévérance, bonne culture générale, latine de surcroit, esprit de déduction vif, curiosité. Peut-être travaillez un peu l’aspect pragmatique : pourquoi chercher compliqué quand ce peut-être simple.
Comme nous sommes entre Gens de Lettres, et en mémoire de mon émérite professeur de latin, Mr Duclos, qu’il repose en paix au cimetière du Père-Lachaise, je me permet une petite citation que je sais que vous apprécierez à sa juste valeur : comme le dirait Carolus s’il était encore de ce monde : periculo eripere suus ruber rosis !
Mais arrêtons de nous envoyer des fleurs, on sait où cela peut mener…
PS : j’oubliai presque, si vous voulez envoyer quelque chose, adresse pour votre inscription à l’ A.D.A.E : Les sept tours, 7 rue Sainte-Marie, 57000 Metz qui transmettra.
A lire votre chronologie,
DUPONDT
-
-
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.